
S s i i
tes, dont se trouve composée la chaîne de montagnes située a
l’est de cette contrée, sont immédiatement recouvertes par des
conglomérats trachytiques. Ceux-ci paraissent s’étendre àl ouest
dans la plaine, et constituent à l’est un grand plateau ou une
masse de collines basses, qui se prolongent jusque vers les montagnes
calcaires qu’on aperçoit au loin. Cés conglomérats renferment
des trachytes de diverses sortes, extrêmement altérés ;
mais les fragmens les plus remarquables Sont ceux d’une roche
noire, extrêmement celluleuse, poreuse et très-légère, qui se
trouve en blocs, dont les plus gros sont de deux ou trois pieds
cubes. Cette roche paraît complètement noire à l’instant où on
la casse, probablement parce qu’elle conserve^un peu d’humidité
intérieure ; mais à peine la cassure est-elle exposée a 1 air,
que les parois des cellules deviennent gris-bleuâtre, comme si
elles étaient couvertes d’un léger enduit calcédonien. En outre,
Siâs rie jaspe la plupart des cellules se trouvent remplies d’une matière jauopale
mou. - - ? • - i nàtre très-tendre, assez onctueuse, quon pourrait prendre au
premier moment pour de la stéatite;'mais, exposée à F air, cette
matière se dessèche, se fendille, prend plus de solidité, et présente
alors les caractères de certaines variétés tendres de jaspe
opale. On trouve en effet des jaspes opales, partie solides; partie
très-tendres et onctueux au toucher, qui forment des nids plus
ou moins volumineux dans les points où la pâte du conglomérat
est plus abondante et très-divisée ; et il est à remarquer que
la partie de ces nids qui né présente pas encore de solidité lorsqu’on
les retire de la terre, se dessèche et se fendille à Fair, de
la même manière que la substance qui remplit les cellules de la
roche. Nous avons déjà trouvé de ces sortes de jaspes opales,
qui semblent dus à une gelée siliceuse, dans les fissures des trachytes
semi-vitreux des bords de la Gran, page 391 : ils se pré-s
sentent ici en nids dans le conglomérat, et il devient probable
que la matière qui remplit lès cavités de la roche celluleuse est
due à des infiltrations de même genre.
Ces conglomérats sont recouverts par des sables argilo-sili- Sat!e? ar8'i°-
ceux, qu’on retrouve partout à la surface des collines qui s’é-
tendent dans la plaine. Je voulais arriver jusqu’au pied des montagnes
élevées que j’avais aperçues au nord, et que tout me
faisait présumer devoir être calcaires; mais au lieu de suivre le
chemin, j’imaginai de traverser les collines qui se trouvent à la
droite de la vallée ; je me trouvai bientôt sur un vaste plateau
couvert de forêts, où, pendant deux heures de chemin fort ennuyeux,
je ne trouvai autre chose que du sable. J’arrivai enfin,
comme je l’avais présumé, sur les roches calcaires compactes et
grisâtres, qui forment des montagnes escarpées par gradins, et
qui sont les prolongemens de celles d’Hermanecz. Il parait que
les sables sont appuyés sur ces montagnes, et il est probable
qu’il en est de même des conglomérats trachytiques qui composent
les montagnes de l’est, et qui forment la séparation du
comitat de Thurotz de celui de Zolyom, du côté de Tajova. Il
était déjà tard ; j’étais extrêmement fatigué, et je voulais retourner
à Kremnitz , pour faire le lendemain une autre excursion
et rejoindre le surlendemain M. Zipser et M. Beniczki, qui m’avaient
donné rendez-vous à Heiligen Kreuz ( Saint Kerest ) ; de
sorte qu’au lieu de m’enfoncer dans ces montagnes, je vins rejoindre
la plaine et le chemin de Kremnitz : toutes les collines
que je traversai sont encore composées de sables. Arrivé dans le
fond de la vallée, je vis les ruisseaux creusés au milieu du sable
et de l’argile ; et ce n’est qu’en arrivant vers Shleno que je retrouvai,
dans les collines, des conglomérats' trachytiques, ou
les cailloux de trachyte étaient extrêmement petits, très-arron-
t- i. 63