ciel ouvert, dont on les tire, donnent, aux environs de ces deux
villes, je ne sais quoi de particulier, qui rappelle au géologue
les environs de la capitale de la France.
Ce qui m’a surtout intéressé dans ces grands dépôts coquil-
liers, est leur position par rapport aux conglomérats calcaires,
ou nagelflue. On voit clairement à Schônbrunn qu’ils reposent
sur ces débris, avec lesquels ils sont en partie mélanges à la
surface de j onction ; ils renferment alors eux-mêmes des cailloux
roulés de calcaire compacte, ou des diverses variétés de
grès, qui composent les hautes montagnes- Il en est de même
sur les bords du Lajta, vers les frontières de la Hongrie ; les
dépôts eoquilliers y reposent encore sur des conglomérats très-
fins, mais dans lesquels on distingue clairement de petits cailloux
roulés de calcaire compacte gris, de quarz et de roches
arénacées anciennes- Sur les bords du lac Neusiedel, la parue
inférieure de ces dépôts renferme une grande quantité de cailloux
roulés de gneiss, de granité, de quarz,. et quelquefois aussi,,
mais rarement, de calcaire compacte gris; c’est surtout ce qu’on
voit aux environs de Eisenstadt (K is M a rton, hong; ). Enfin,,
nous verrons encore, dans plusieurs autres lieux de la Hongrie,
les mêmes dépôts reposer sur des sables, tantôt fins,, tantôt grossiers
, qui ont une grande analogie, par leur nature comme par
leur position, avec ceux qui accompagnent le nagelflue. C’est
aussi à l’idée d’une semblable superposition des calcaires grossiers
eoquilliers, à la masse de nagelflue grossier,des sables et
des argiles qui les accompagnent, que M. Prévost est parvenu.
11 a vu clairement ces calcaires reposer, autour de Vienne, sur
des marnes très-argileuses, bleuâtres, qu’il juge postérieures au
nagelflue grossier, par là raison qu’on y trouve renfermés des
blocs de ce conglomérat-Ces dépôts renferment çà et là des amas
de lignites, précisément comme les grands dépôts analogues
que nous verrons se prolonger en Hongrie, sur une étendue
immense, et qui présentent un grand nombre de circonstances
importantes.
'La superposition évidente des calcaires grossiers, analogues
a ceux des environs de Paris , ou de la formation des collines
subapennines, aux grands dépôts arénacés dont nous venons de
parler, est particulièrement intéressante, en ce qu’elle fait remonter
la formation du nagelflue à une époque beaucoup plus
ancienne qu’on ne l’avait cru jusqu’ici. Elle se réunit avec beaucoup
d’autres caractères pour faire regarder ces alluvions comme
se trouvant répandues sur un très-grand espace à la surface du
globe, et comme se trouvant à la base des terrains tertiaires,
ou ils tiennent, en quelque sorte, dans les lieux où je les ai vus,
la place des argiles plastiques dès environs de Paris. Les mêmes
rapports paraissent exister dans la Suisse, qui semble toujours
devoir être prise pour terme de comparaison, toutes les fois
qu’il s’agit de molasse et de nagelflue. En effet, les grès caloari-
fères eoquilliers, qu’on trouve en plusieurs points, entre Zurich
et Arau, paraissent avoir des analogies avec le calcaire grossier
des environs de Paris ; ils reposent aussi sur les molasses, ou
peut-être même en font partie, comme ceux de quelques points
de la Hongrie, que nous aurons occasion d’étudier. ( Voyez
chapitres V n , X V I , X V I I , et le volume III, article des Terrains
tertiaires. ) Il existe aussi quelques traces de faits analogues
dans le Piémont; car les dépôts eoquilliers grossiers, assez
analogues au calcaire grossier parisien, que j’ai eu l’occasion de
voir près de Baldisséro, y reposent aussi, sur le nagelflue ; les
sables et les calcaires eoquilliers de la montagne de Supergue,
près de Turin, et probablement aussi ceux que l’on trouve eu