408 RELATION HISTORIQUE. CHAR. IV.
travail precedent. On obtient alors, par la fusion, une matte qui
renferme de 5 à 7 onces d’argent au quintal.
3 ° L a préparation du plomb argentifère. La matte enrichie,
après avoir été grillée, est mélangée avec des minerais et
des schlich, qui tiennent de 3 à 15 onces d’argent au quintal,
et avec les mattes qui résultent, comme nous allons le voir, de
cette même opération. La fusion de ce mélange donne une matte
a laquelle on fait subir immédiatement une nouvelle opération.
On dispose à cet effet, dans le bassin de coulée, une certaine
quantité de plomb d’oeuvre pauvre, comme ceux qu’on obtient
à la fonderie de Schemnitz, et on fait couler dessus la matte en
fusion : on agite le métal fondu pendant la coulée, et on le laisse
en repos pendant quelques momens. Cette ingénieuse manipulation
a pour but de faire passer dans le plomb une partie de
l’argent que renfermait la matte. A mesure que le bain se refroidit,
il se forme, sur la surface du plomb, une rondelle mince
d’une matte nouvelle, qu’on enlève et qu’on met de côté pour
être mélangée avec les mattes enrichies, les minerais et les laitiers
riches, pour recommencer une autre opération semblable.
On réserve ordinairement polir un travail particulier les minerais
et les schlich qui renferment 15 onces pt plus d’argent au
quintal : on les fond séparément ; on fait passer de même la
matte qui en provient sur du plomb, et on obtient par ce moyen
unplom b d’oeuvre beaucoup plus riche que le précèdent. Il en
résulte aussi des mattes qui sont employées dans l’une ou l’autre
des opérations précédentes, suivant, qu’elles sont plus pu
moins riches, ainsi que des laitiers qui sont également refondus
avec des minerais et des schlich. Il n’y a que les laitiers qui proviennent
de la première préparation des mattes , qui soient rejetés
çomme étant aussi pauvres qu’il soit possible : encore les
bocarde-t-on quelquefois pour retirer les grenailles de matte qui
peuvent y être restées.
On voit effectivement que, par cette suite d’opérations, on
peut traiter tous les minerais, quelque pauvres qu’ils puissent
etre, en or et en argent. Les plombs d’oeuvre argentifères sont
soumis à la coupellation ; les plus pauvres renferment alors 9
à 10 onces d’argent aurifère au quintal; les autres en tiennent
quelquefois jusqu’à 7 à 8 marcs. Les culots,, lingots ou gâteaux,
qui proviennent de la coupellation, sont ensuite transportés
à la monnaie de Kremnitz, où on les soumet à l’opération
du départ, pour obtenir séparément l’or et l’argent, qui sont
ensuite expedies a Vienne par des voitures nommées Silber-
fu h r e , accompagnées par des gardes.
On ne sait pas exactement quelle est la quantité d’o r, d’argent
et de plomb que fournissent annuellement les mines de
Schemnitz. Ce qu’il y a de certain, c’est que les produits qu’on
obtient aujourd’hui sont beaucoup moins forts que ceux qu’on
a obtenus à différentes époques. Mais on s’est souvent pressé de
les réaliser pour soutenir différentes guerres, et on a alors négligé,
au détriment des années de paix, l’exploitation des veines
latérales, et de différentes parties moins riches que l’on a -reprises
ensuite. Ce n’est qu’en relevant exactement les quantités
de produits qu’on a obtenus successivement depuis un grand
nombre d’années, qu’on peut parvenir au terme moyen, qui représente
lè produit annuel. Mais il est fort difficile de se pro-
curer à ce sujet quelques renseignemens positifs auprès des officiers
des mines; et la chambre aulique des mines, à Vienne,
est peu communicative. On est encore obligé de s’en rapporter
aux divers ouvrages statistiques publiés jusqu’ici, qui, en général
, sont peu d’accord entre eux, parce que les auteurs ont
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