elle, la rendent extrêmement froide dans toute saison. Rien,
dans son intérieur, ne peut fixer l’attention ; aucune promenade
facile ne peut délasser les habitans au milieu de leurs travaux.
Tout, aux environs, est extrêmement aride, et, de quelque , côte'
qu’on se tourne, on ne rencontre que des montagnes de déblais
toutes couvertes d’ocre, et exhalant une odeur sulfureuse. Il
faut partout gravir les montagnes pour aller jouir, sur les pentes
opposées, d’une température plus douce et des agrémens de la
Promenades aux VGg'6tcl tlO ll.
Les vallées qui descendent vers l’ouest sont, en général, très-
agréables. Dans le haut, elles présentent une nature sévère ; des
forêts épaisses de pins couvrent le sommet des montagnes, ainsi
que les pentes des vallées, et semblent être destinées à masquer
çà et là la profondeur des précipices que l’on côtoie. Dans le
bas, l’aspect général est plus riant, les pentes des montagnes
sont plus douces; les sommets, moins élevés, sont couverts de
chênes, de hêtres, de bouleaux, dont le feuillage, plus léger,
contraste agréablement avec la teinte sombre des arbres verts.
•Les vallées d’Eisenbach et de Glasshütte offrent des bains très-
renommés, très-fréquentés dans la belle saison, et qui sont
alors des points de réunions fort agréables. Il est vrai qu’on ne
trouve pas toujours, dans ces établissemens, toutes les commodités
de la vie ; mais, dans toute la Hongrie, on est habitué à
transporter constamment avec .soi son lit , son linge et tout ce
couvrit celles de Schemnitz, qui ont fait la réputation de la contrée. La tradition
rapporte que ce fut un cochon q u i, en fouillant la terre, découvrit les traces
du fameux Spitaler Haupt gang, à peu près à l'endroit où se trouve aujourd’hui
la principale auberge de-la ville.f Z um kochen Hause J.
COUP u ’ fflTL SUR LA CONTRÉE HE SCHEMNITZ. 2 5 7
dont on a besoin. Malheur au voyageur qui arrive privé de cet
Immense bagage, car un bois de lit, souvent d’un pied trop
court, delà paille, deux ou trois mauvaises chaises, un coffre
de sapin, forment tout l’ameublement d’une chambre, d’ailleurs
proprement blanchie, qu’on peut lui offrir aux bains.
L ’école des mines , établie à Schemnitz, par l’impératrice Ecole deamiac»
Marie-Thérèse, a acquis, à sa naissance, une juste célébrité par
toute l’Europe. Les encouragemens donnés à tous ceux qui se
livraient aux sciences, les talens des professeurs, des améliorations
notables dans les procédés d’extraction, dans le traitement
des minerais, y ont attiré de toutes parts un nombreux concours
d’élèves, comme aussi de savans très-distingués. Mais à peine
existe-t-il maintenant quelques traces de cette splendeur passagère.
Plus occupée aujourd’hui de réaliser des produits que de
propager les connaissances utiles , la chambre des mines ne
semble mettre d’intérêt qu’à surveiller la gestion des finances ;
c’est le principal emploi qu’elle confie à ses officiers ; tout ce'
qui regarde la science, et même le perfectionnement de l’art,
est comme un objet subalterne, qui semble à peine mériter son
attention. Aussi, point de professeurs livrés spécialement à l’étude
des diverses branches de la science du mineur ; quelques
officiers des mines sont seulement chargés, comme par surcroit,
de faire quelques cours, auxquels ils ne peuvent jamais sacrifier
que le temps qu’ils dérobent aux affaires administratives. On ne
fait aucune différence entre l’ingénieur et le mineur ; les mêmes
leçons doivent servir à tous deux, et il en résulte nécessairement
qu’elles ne conviennent ni à l’un ni à l ’autre. Il n’y a pour
laboratoire qu’une salle dépourvue des ustensiles nécessaires,
et pour collection, qu’un amas confus d’échantillons mal choisis,
entassés pêle-mêle, et couverts de poussière. Tel est l’état
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