fort loin, car je les ai retrouvées jusqu.es au-delà de E n s, et tou"
jours dans la même position : on les emploie partout pour la
bâtisse. Partout elles paraissent faire partie des dépôts de na-
gelflue, qu’on retrouve dans toutes les collines qui bordent la
route de Salzburg par Neumark, Volklabruk, W e ls , Ens, etc.
Elles ont une très-grande analogie avec les grès à ciment calcaire
que nous avons rencontres entre Reichenhall et Itzel ( page
159 ), et qui se rapportent évidemment à ces grands dépôts
du terrain tertiaire dont la Suisse nous a pre'senlé les premiers
indices, et où elles ont reçu le nom de molasse.
Il parait que les nagelflues s’étendent partout le long du Danube,
au pied des hautes montagnes calcaires qu’on laisse à
la droite; ils sont extrêmement grossiers dans quelques parties,
mais beaucoup plus fins dans d’autres. On remarque généralement
que les cailloux roulés diminuent de grosseur à mesure
qu’on descend vers les plaines, et que les sables quarzeux, qui
se trouvent mélangés avec eux, deviennent successivement plus,
abondans ; en sorte qu’ils finissent par composer à eux seuls les
collines les plus avancées, et que le sol meme des plaines, à la
surface duquel on trouve des cailloux roulés de diverses sortes,,
paraît encore appartenir au même dépôt.
Je n’ai point quitté ces dépôts arénacés jusqu’au-delà de Eus;,
mais, ayant couru les trpis postes suivantes au milieu de la nuit,
je ne pourrais indiquer l’endroit ou ils finissent. Les premières
collines que j’ai rencontrées le matin, au-delà de Amstetten,.
m’ont offert le gneiss, que j’ai suivi constamment ensuite jusqu’au
delà de Môlk. Ces roches anciennes, constituent toute
une masse de montagnes, entre lesquelles le Danube se trouve
extrêmement resserré, et où il fait un coude considérable. A la
droite du fleuve,les gneiss, granités, etc., constituent la petite
masse de montagnes qui longent le Danube depuis Molli jusqu’à
Mautern. A la gauche, elles forment des montagnes beaucoup
plus étendues, qui se prolongent jusqu’aux frontières de la Bohème,
et s’avancent jusqu’au bord des plaines de la Moravie *.
Ces montagnes mériteraient d’être examinées plus spécialement
qu’elles ne l’ont encore été jusqu’ici; car, d’après le peu de détails
que nous avons sur elles, elles paraissent présenter quelques
phénomènes assez curieux. D’abord, les matières avec lesquelles
on a fabriqué de l’alun à Krems, et qu’on a regardées
comme provenant de la décomposition du granité et du gneiss,
sembleraient devoir mériter quelques recherches nouvelles. La
description de Estner ** peut faire naître bien des soupçons à
leur égard, et conviendrait, sous tous les rapports, à certains
détritus des terrains de trachytes, que nous verrons plus tard
en Hongrie. D’un autre coté, les opales qu’on cite à Primmers-
dorf, non loin de Raps, sur les bords de la Taya, sont encore dignes
de fixer l’attention : elles sont indiquées comme se trouvant
dans un porphyre qui repose sur des calcaires anciens, et qui est
recouvert par des couches de matières argilo-ferrugineuses.Dans
le voisinage, se trouvent des roches qu’on a nommées granité et
siénite, et qu’on indique comme n’étant pas d’une époque ancienne.
Je ne me permettrai pas de rien prononcer sur ces faits,
puisque je n’ai pas même vu ces roches dans les collections, et
que je pourrais me tromper beaucoup en m’appuyant sur d’anciennes
descriptions, qui sont plus minéralogiques que géologi*
Consultez Stütz. Mineralogisches Taschenbuch. Wien, 1807, pag. 22 jL
à 232, et pag. 278 et suivantes.
** Versuch einer Mineralogie, tom. 3, 2e partie, pag. 654,