lieu de ces eaux stagnantes et de ces terrains fangeux où les débris
organiques, en se décomposant journellement, infectent l’air
de leurs particules putréfiées : aussi le scorbut et les fièvres intermittentes
sont-elles assez fréquentes dans les cantons qui les
avoisinent. Heureusement cette influence maligne ne s’étend
que sur un terrain d’environ 500 lieues carrées, et il reste encore
plus de 15 mille lieues carrées, dans les états Hongrais, où
le climat n’est pas plus insalubre qu’en France ou en Allemagne.
C’est à tort qu’on a souvent présenté la Hongrie comme
le tombeau des étrangers : il est de fait que le climat y est en
général très-sain, que les maladies n’y sont ni plus fréquentes ,
ni plus meurtrières que dans toutes les contrées environnantes,
et que les habitans conservent leur énergie et leur force aussi
long-temps qu’ailleurs. Il est vrai que l’étranger peut avoir besoin
de prendre quelques précautions ; que les jours sont souvent
extrêmement chauds, tandis que les nuits sont très - fraîches;
que souvent, au milieu du jour, il s’élève, dans telle ou
telle localité, des bises dont il est nécessaire de se garantir:
mais il n’est aucun pays chaud qui ne présente des inconvé-
niens de ce genre, et où le voyageur ne doive un peu se guider
d’après les habitudes des indigènes. Il est nécessaire, en Hongrie,
de se couvrir assez pour ne pas avoir à craindre les
changemens subits de température lorsqu’on passe d’un lieu
dans l’autre, ou la fraîcheur des nuits lorsqu’on se trouve exposé
à les passer à peu près en plein air. D’un autre côté, les
vins de Hongrie sont très-spiritueux, et l’abus auquel leur excellente
qualité ne porte que trop aisément, peut enflammer le
sang, et causer de graves accidens. En général, s’il m’est permis
de citer ma propre expérience, je puis affirmer, que malgré
toutes les fatigues et toutes les privations que j’ai éprouvées,
pendant mon séjour dans cette contrée, je n’ai jamais ressenti
les effets de l’insalubrité que j’avais vu souvent citée dans les
livres, et sur laquelle, à Vienne même, on entend faire encore
mille contes absurdes.
La Hongrie proprement dite a été divisée par les anciens Divisions i„ié -
géographes en hautest en basse, ou, ce qui par le fait revient '‘'“'vinï P'°
au même et ne peut induire en erreur, en orientale et en occi- 0DFime!'
dentale. La ligne de démarcation était déterminée par la Theiss,
qui.se trouve à peu près au centre du pays, et qui, à partir de
Szoln ok, se dirige du nord au sud. On prolongeait idéalement
cette ligne, à travers les montagnes, jusqu’au centre des Kar-
pathes, tantôt par les vallées, tantôt par les crêtes qui déterminent
les versants des eaux, et qui se dirigent aussi àpeu près du
nord au sud. Toute la partie située à l’orient de cette ligne, recevait
le nom fort impropre de haute Hongrie, et celle qui se
trouvait à l’occident, le nom de basse Hongrie, qui n’était pas
plus convenable. Mais aujourd’hui cette division, qui a donné
lieu à plus d’une erreur, et même dans des cartes et des ouvrages
assez recens, est entièrement abandonnée comme étant à la
fois insignifiante et inutile.
Les divisions territoriales des états Hongrais, sont civiles ou
militaires. Ces dernières forment sur les frontières de l’empire
Ottoman, un cordon destiné a protéger le pays contre les invasions,
qui ont été si fréquentes pendant plusieurs siècles; les habitans
en sont à la fois soldats et cultivateurs. Ces divisions, désignées
en général sous le nom de régimens , sont aujourd’hui au
nombre de douze, savoir :
A . EN GROATIE.
Le régiment de Koriis.
Le régiment de Saint-George.