core le sujet de toutes les conversations. Un incendie avait
de'truit quatre-vingt-huit maisons de la ville, le beau chateau
Mirabelle, qu’on recommandait toujours à l’attention des étrangers,
quatre églises et le petit village de Frqgheim, dont les malheureux
habitans donnaient des secours à la ville pendant que
leurs propres habitations étaient elles-mêmes dévorées par les
flammes.
A peine a-t-on quitté Hallein, qu’on commence à rentrer dans
la plaine. Le pays s’ouvre au nord-ouest, et on n’aperçoit de ce
côté qu’un sol uni, couvert de sables, de terre et de végétation?
mais à l’est et au nord-est les montagnes, quoique en s’abaissant
graduellement, se prolongent aussi loin que la vue peut s’étendre.
En arrivant vers Salzburg, on aperçoit autour de la ville
plusieurs buttes tout-à-fait isolées des autres montagnes, et
entre lesquelles passe la rivière de Salza. Ces buttes sont entièrement
composées denagelflue, qui renferme des cailloux roulés
de calcaires de diverses sortes, compacte et subsaccaroïde, de
grauwacke schisteuse, de granité , de roches talqüeuses, am-
phyboliques, etc.,liés entre eux par un ciment calcaire tufacé,
qui, dans sa cassure,présente assez souvent un grain saccaroïde.
Ces amas de débris sont distinctement stratifiés, comme on peut
l’observer, surtout au Monchsberg, dont la masse a été percée
d’outre en outre pour faire une issue à la ville. On remarque,
sous cette voûte, des couches qui plongent au nord-nord-ouest,
sous'l’angle d’environ 25 à 50 degrés; mais à l’extrémité, où
la montagne est coupée à pic, et à peu près à l’angle droit de la
voûte, on voit les mêmes couches plonger à l’est-nord-est, à
peu près sous le même angle. Il suit de ces deux observations,
que le plan de ces couches plonge vers le nord-nord-est, sous
l’angle d’environ 35 degrés. La vue dont on jouit dn haut du
Monchsberg est magnifique ; tout le pays se déploie comme
une carte de géographie sous les yeux de l’observateur. Malheureusement
, à mou passage, l’oeil plongeait en plein sur les débris
encore fumans de l’incendie, dont l’aspect attristait singulièrement
ce beau paysage.
Je ne restai pas assez long-temps à Salzburg pour faire des
excursions dans les montagnes qui forment la droite de la Salza;
je ne visitai que le Capucinerberg en passant. Il est composé,
comme les buttes de là rive gauche, de nagelllue calcaire ; mais
der rière lui, à vingt minutes de distance, s’élève le Gaisbérg,
oùM. de Buch a reconnu des calcaires gris compactes, à cassure
esquilleuse, à petites esquilles, et dont les couches supérieures
renferment des nids et des petites couches de sile Les roches
paraissent être les derniers prolongemens de la g .n d e masse
de montagnes calcaires qui se trouvent à l’est et au sud, et qui
s’enfoncent ici sous les dépôts de conglomérats calcaires et de
sables.
En poursuivant la route de Linz, on voit sur bord dn chemin
des grès schisteux, en couches presque verticales, qui, pa,
leur position, semblent devoir s’enfoncer sous les dépôts de na-
gelflue grossier. Ces roches sont composées de grains très-fins de
quarz et demie'., mélangés avec des matières tout-à-fait terreuses,
qui semblent servir de ciment; elles sont extrêmement schisteuses,
et se divisent en feuillets assez minces. Leur couleur est
ordinairement le gris bleuâtre ; mais elles passent par diverses
nuances au jaune, au rouge, etc., et ces couleurs sont souvent
mélangées entre elles. Il paraît que ces roches se prolongent *
* GreognotUche Jïeobachtungen, tom. i , pag. 200.
T. 1.