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Le village de Hodritz, dominé par des montagnes boisées, oh
le feuillage sombre des pins contraste agréablement avec le vert
clair des autres arbres, se présente sous un aspect assez riant.
Une butte, qui set trouve en avant, à droite de la vallée, est
couverte de petites maisons proprement blanchies, qui produisent
un fort joli effet au milieu des touffes de verdure dont elles
sont entourées. Au-delà du village, la vallée, plus resserrée,
présente, comme toutes les vallées des hautes montagnes , un
aspect un peu sévère, qui ne laisse pas néanmoins que d’être
assez agréable.
On côtoie, pendant quelque temps, la gauche du ruisseau
rencontrant c'a et là quelques maisons isolées. Bientôt on commence
à monter par une très-belle route, tracée régulièrement
sur la pente droite de la vallée. On rencontre partout des roches-
porphyriques verdâtres- ( grünstein porphyrique ), qui offrent
une multitude de variations, soit dans leur aspect, soit dans
leur plus ou moins de consistance. La vue plonge de temps en
temps sur le fond de la vallée, et sur divers embranchemens,,
qui s’étendent à la gauche, en serpentant, jusqu’à de grandes
distances. On aperçoit au loin un entassement de montagnes,
couvertes de forêts épaisses, d’arbres verts, qui annoncent la
solitude la plus profonde.
sommet de la Arrivé au point le plus élevé de la route, à environ 810 mè-
v~ m.tres de hauteur (415 toises ) , au-dessus de la mer * , un autre
“ilz- spectacle se présente. On entre alors sur une espèce de col,
* 7 Juin 1818.
Point culminant de ( Hauteur du baromètre. . . . .
la route,* < Température. 16?r*
à 5 heures du soir. (. Beau temps. •
COUP d ’®i l s u r l a c o n t r é e U E s c h e m n i t z . 251
dominé par des montagnes, et sur lequel s’ouvre, au nord-
ouest, la vallée d'E isen ba ch, séparée de celle qu’on vient de
quitter par un massif étroit de montagnes, couvertes d’une
épaisse végétation- A l’est, le pays s’ouvre, e t , après avoir
tourné le Paradeisberg ( montagne du paradis), qui, jusques
là, bornait la vue, on domine sur le bassin, oh se trouvent
Schem nitz et D ü lln . La célébrité que cette contrée s’est acquise
par les immenses richesses minérales qu’elle renferme, et
par l’illustre école dont elle a été le centre, se retrace naturellement
à la pensée du voyageur- Ses yeux se portent sur la ville
oh il croit encore trouver les Jacquin, les D eliu s, les deBorn,
les S co p o li, etc. ; il compte avec avidité les nombreuses machines
d’extraction, qui se distinguent, çà et là, par leurs toits
coniques, et qui annoncent encore l’activité des travaux. Ces
haldes. immenses, dont les matériaux sont aujourd’hui réagglutinés
par les produits de leur décomposition, lui font juger
de l’antique.origine de ces mines, et de la masse prodigieuse des
minerais qu’on a retirés du sein de la terre. Mais les regards du
géologue se portent particulièrement sur le Calvarienberg { la
montagne du calvaire ), dont la masse conique, s’élançant isolément
au milieu de la plaine, semble indiquer déjà l’action de
feux souterrains qui ont ravagé la contrée.
La route descend rapidement sur Schemnitz, oh j’arrivai
d’assez bonne heure pour parcourir rapidement les environs, et
prendre une idée générale de !a contrée ; j’allai même déjà jus--
( Hauteur du baromètre..............7i 2mtn.
’Schemnitz, y b. du sou'.l Température. . t . . . . . . . i6Sr-
( Beau ternes.
L a hauteur moyenne de Sch emnitz, est d e 5 .98 métrés.