s’étendaient jusqu’au bord du Danube *. Il "n’y a, à cet égard
qu’une difficulté, c’est que le groupe de Dregely est isolé complètement,
non-seulement du Tatra, dont il est fort éloigné,
niais même de toutes les autres montagnes; qu en outre, ni les
roches, ni les relations géologiques , n’ont la moindre ressemblance
de part et d’antre. La gangue primitive de ces grenats,
dans le groupe de Dregely, est le grünstein porphyrique, tandis
que dans le groupe de Tatra, c’est le gneiss, la serpentine et
l’amphibole sehistoïde ( Hornblendschiefer \
Terrain trachy- Ces masses de grünstein. sont partout entourées, comme a
' ' Schemnitz et à Kremnitz, par les roches de la formation tra-
chytique ; mais j’ignore s’il y a précisément du trachyte enplace:
je n’en ai vu que des blocs plus ou moins considérables sur les
pentes des montagnes et dans le fond des vallees ; il n y a que les
conglomérats trachy tiques et ponceux que j aie distinctement
reconnus autour du groupe, en differens points , dont les plus
importans sont au nord-est, près de Nagy Oroszi, au sud, sur
les bords du Danube, et à l’ouest, près de Bôrsôny meme. Il y
a cependant, au pied oriental des hautes montagnes, des roches
particulières, qui ne paraissent nullement arenacees, elles constituent
une butte isolée auprès et au sud-est de Nogrâd, mauvais
village qui fut jadis un bourg considérable, mais qui a ete
détruit pendant les différentes guerres. Son chateau-fort, situe
sur la butte, et qui, d’après les restes des tours et des murailles
.que l’on voit encore, a du etre très-important, fut détruit en
1685 par l’explosion d’un magasin à poudre, qui en renversa
une grande partie, et força les Turcs, qui le possédaient alors,
* Ungrisches magazin, tom. 3, pag. 3o, et tom. 4 , pag. 262.
MOMTAGN ES D E D R E G E L Y E T D E C SE RH A T . 517
à l’abandonner. La roche, dont cette butte est composée, pré- iracMc ®-
senie une pâte terreuse et poreuse, d’un blanc grisâtre, rougeâtre,
ou rouge de chair, âpre au toucher, qui a beaucoup
d analogie avec celle des roches qui composent le Puy-de-
Dôme, en Auvergne ; ce n’est que dans quelques parties qu’elle
prend un peu plus de densité, en même temps qu’une teinte
lilas terne,, comme on le voit aussi quelquefois dans la Dôrnüe.
On distingue dans cette pâte un grand nombre de lamelles hexagonales
de mica noir, extrêmement brillantes, quelquefois air
longées dans le sens de deux côtés, et aussi beaucoup de crisr
taux de feldspath vitreux, très-femdillés. On y voit encore, à la
loupe , des petits grains vitreux diaphanes, très-brillans, un peu
laiteux et rosâtres, tresTendillés, complètement infusibles au
chalumeau, et qui paraissent être décidément des grains de
quarz. Ces roches semblent se diviser en couches, qui plongent
au nord-nord-est, sous l’angle de 60 degrés; c’est au moins ce
qu’on voit dans l’escarpement de la partie méridionale de la
butte ; mais dans les au très points , on ne voit qu’une masse homogène
sans division apparente. La butte est complètement isolée,
et l’on ne trouve autour d’elle, d’un côté que des bas-fonds
marécageux, de l’autre, des collines très-basses de sables
quarzeux, et enfin des conglomérats ponceux à quelque distance. Boaip* de
Sur les pentes de la montagne , j’ai trouvé des fragmens de bou- a'îlîdimï P*~
les et des boules entières, parfaitement rondes, de la grosseur
d un boulet de quatre * , d’un calcaire gris-noirâtre, très-tendre,
à cassure terreuse, remplies de bulles allongées, tortueuses,
d’une odeur extrêmement fétide : il laisse dégager une très-
* Peut-être ont-elles, réellement servi de boulets pour la défense de la place.