
Boclies an
tiennes.
quels on remarque des venus, des arches, et des coquilles uni-
valves turriculees, qui se rapportent aux genres rochers, cé-
rites , etc. ; toutes coquilles absolument semblables à celles
qu’on trouve dans les calcaires grossiers, qui, dans plusieurs
points , recouvrent immédiatement ces grès. D’ailleurs , les collines
que ces grès composent, se prolongent sans interruption
jusques au bord de la rivière d’Ipoly, et se lient évidemment
avec celles qui séparent cette rivière de celle de Gran. Or, dans
ces dernières, les débris coquüliers se trouvent rassemblés, soit
en grands nids, dont la masse renferme.beaucoup de calcaires,
soit en couches, qui se trouvent tout-à-faità la partie supérieure.
Mais un des faits les plus importants , c’est que ces grès se mélangent,
à leur jonction, avec les débris ponceux, et ceux-ci,
en plusieurs points, entre Palojta et Pribeli, présentent eux-
mêmes des débris de coquilles fort nombreux, identiques avec
ceux que nous venons de décrire. On a , par conséquent, une
preuve directe qu’ils ont été déposés sous les eaux, remaniés-
par elles de diverses manières , et que ces eaux sont restées assez
long-temps au-dessus de ces dépôts pour qu’il puisse y
vivre, y multiplier, y mourir une grande quantité de mollusques,
dont nous trouvons aujourd’hui les débris.
Malgré les faits positifs que nous venons de rassembler, et
qui prouvent l ’existence du trachyte au nord et au sud de la
haute masse des montagnes d’Ostrosky, il ne faudrait pas conclure
qu’il en est la seule partie constituante 5 il est positif, au
contraire, qu’il se trouve dans ces montagnes des terrains très-
différens, qui se continuent dans un grand nombre dépeints
jusques à leur sommet, et qui peuvent laisser dans le doute sur
la nature des hautes cimes de l’Ostrosky. Il est certain que la
montagne de Krivanest composée de granité, de micaschiste et
ENVIRONS DE SCHEMNITZ, Montagnes de l’Est,
de quarz schisteux (Quarzschiefer, Wern.; Hyalomite schis-
toïde, Brongniart ). Les échantillons qui m’ont été donnés par
M.Beniczky, et qui ont été pris par lui sur les lieux, ne peuvent
laisser aucun doute ; mais je remarquerai que dans les granités
que je viens de citer; il existe beaucoup d’épidote en ventes, en
nids, ou disséminé, ou formant même avec le quarz une roche
mélangée particulière. On sait, d’après l’ensemble de nos connaissances
actuelles, et particulièrement d’après toutes les données
que nous avons sur la masse des montagnes des Alpes du
Dauphiné, de la Savoie, du Piémont, de la Suisse et du Tyrol,
où l’épidote est très-abondant, que cette substance semble caractériser
les parties les plus modernes de la formation primitive,
celles même qui, sous tant de rapports, se rapprochent
du terrain de transition; de plus, les quarz schisteux, où le mica
se trouve extrêmement divisé, d’un éclat gras et nacré, ont les
plus grands rapports avec les roches du même genre qu’on
trouve dans les Alpes de la Savoie, soit dans les parties centrales,
qui peuvent laisser de grands doutes sur leur degré d'ancienneté,
soit dans les parties qui appartiennent décidément au
terrain de transition *. Il résulte de cette comparaison, que la
masse du Krivan paraîtrait appartenir, sinon à la formation de
transition, (je n’oserais prononcer cette opinion qui me parait
cependant assez vraisemblable), du moins à une époque de formation
analogue à celle des Alpes centrales, et très-rapprochée
des terrains intermédiaires. Cette conclusion peut être appuyée
en outre sur le voisinage du calcaire gris, qu’on a regardé comme
* Voyez, sur les Alpes, les Mémoires de M. Brochant-de-Villiers. Journal
des mines, tom. XXIII, pag. 321, et Ann. des Mines, tom. 4 , pag. 2 8 5.