vache de couleurs qui la font rechercher pour la joaillerie, et
lui donnent toujours un prix très-éleve'. L ’opale est la seule
pierre fine qu’on trouve dans la Hongrie ; c’est à tort qu’on a
dit anciennement * , et que des auteurs modernes n’ont pas craint
de répe'ter, qu’il se trouvait des e'meraudes, des be'rils, des topazes,
des rubis, des hyacinthes, des lapis lazuli dans les Kar-
pathes ** : je n’ai jamais rien rencontre'de semblable, ni au milieu
des montagnes, ni dans les collections, et il n’en est question
dans aucun des écrits des minéralogistes hongrais des temps modernes.
Eaux minérales. . La Hongrie présente aussi une très-grande quantité d’eaux
minérales, qui ont plus ou moins de célébrité. Les unes sont
chaudes, les autres froides; il y en a de purement acides, analogues
à celles de Seltz; d’autres sont à la fois acides et ferrugineuses,
acides et sulfureuses. Les unes sont employées-comme
bains , les autres sont prises en boisson. Les eaux minérales
les plus renommées, et. par conséquent les plus fréquentées,
\ sont celles de Bartfeld, danü le comitat de Sâros; de Lublo,
dans celui de Zips; de Trentsen , de Eisenbach ( V ihn y e,
escl. ); de Glasshutte ( Skleno, escl. ) , à peu de distance de
Schemnitz; de F ü red , sur les bords du lac Balaton, etc., etc.
Outre ces eaux principales, il en existe un grand nombre d’autres
qui sont moins connues, ou moins estimées, mais auxquelles
il ne manque peut-être que la vogue et une situation plus agréable.
Les auteurs en comptent plus de quatre cents, dont un
* Voyez Ungrisches magazin, tomes 3 et 4 , sur la Minéralogie des K a r -
pathes.
** Marcel de Serves, Voyage en Autriche, i 8i4 , tome 5, pages 34o et
suivantes.
grand nombre ont été analysées par divers médecins. Mais, sans
entrer ici dans la longue nomenclature de toutes ces eaux miné-"
raies, nous ferons remarquer qu il iv’est presque pas un comitat
où il ne s’en trouve plusieurs ; il n’y a absolument que les
vastes plaines arides ou marécageuses qui en soient privées; encore
y trouve-t-on des eaux amères, alcalines et nitrées, qui,
comme on sait, sont quelquefois prescrites par les médecins.
Les parties de la Hongrie les plus riches en eaux minérales sont
les comitats de Zips, Sâros, Abauj, Liptô, Arva, Trentsen
Thürotz, Zolyom, Bars, Hont, Nogrâd, Heves, (IMenburg,
Eisenburg et Szala ; la Croatie et l’Esclavonie en renferment aussi
un très-grand nombre ; le Banat en offre beaucoup, parmi lesquelles
on cite les anciens bains de Mehadia, connus sous le
nom de bains d’Hercule. On en trouve encore dans la Transylvanie
et sur les frontières delà Hongrie, surtout dans les comitats
de Hunyad, de Zarand, de Krazsna ‘ de Klausenburg,
d’Albe, etc. *. C’est à l’abondance des sources minérales, qui
ont été jadis en vogue, ou qui lesont encore aujourd’hui, qu’est
due la multiplicité des noms à sT ep litza ,T ep lica , Tepla, Ta-
p o lcza , que l’on.trouve si fréquemment répétés sur les cartes
de Hongrie, et qui, partout, annoncent des bains chauds. Il
est assez remarquable que ces eaux sortent toutes immédiatement
de montagnes calcaires, ou des sables et des débris qui se
trouvent à leur pied : aussi beaucoup d’entre elles renferment-
elles une grande quantité de carbonate de chaux, qu’elles dé-
* Voyez Sur les eaux minérales, Cranz, Analises thermarum herculanorum
Dacioe et eelebriomm Hungarioe. Vindobonoe, i 773. — Gergeliffi, De aquis
et thermis miniralibus terroe seculorum Transylvanioe. Cibinium, 1811.