nats bien caractérises, qui annoncent une certaine rel&tion entre
ces dépôts et ceux des environs de Dregely; mais il y a cette
différence que, dans le premier cas, les cristaux de grenat se
trouvent disséminés dans la pâte même, dont ils se détachent
avec facilité, tandis que, dans le second, c’est dans les blocs ou
fragmens de roches trachytiques, enfermés dans la pâte, qu’il
Conglomérais faut chercher ces mêmes cristaux. Il parait que ces conglométerreux
sur les # A .
pentes et solides rats terreux ne s’élèvent qu’à mi-côte sur les flancs des hautes
vers les sommets.
montagnes, car, vers le sommet, on trouve des conglomérats a
pâte très-solide qui renferme de gros fragmens de trachyte plus
ou moins poreux , et dans laquelle on ne voit pas de parties
ponceuses : c’ est ce dont il est facile de se convaincre en allant
du village de N'cigy Maros vers le centre du groupe. Cette
circonstance se présente aussi d’ une manière très-claire à la
droite du Danube, où les collines basses sont composées de
conglomérats terreux, remplis de fragmens de ponce altérée ,
qui y forment autant détachés blanches; tandis que les parties
élevées, comme, par exemple, la butte où se trouvent les restes,
du château de Vissegrâd, sont composées de conglomérats
solides. '
Droitedufleu À la droite du Danube, les conglomérats trachytiques■ s'é tendent
depuis la route de Bude jusqu’à un quart-d’heure au-
delà du village de Maroth, où ils semblent se terminer tout a
coup à des masses de grès quarzeux, ou de sables plus ou moins
agrégés, qui se prolongent vers la ville de Gran. Sur la route
qùi côtoie le Danube, entre Saint-A ndré et Vissegrâd, on
voit clairement que les collines sont composées de conglomérats
; mal»; toutes les pentes sont tellement couvertes de terre
végétale, qui est continuellement remuée par la culture de la
vigne, qu’il est impossible d’ étudier les caractères du dépôt. Ce
n est qu’à demi-heure avant Visfsegrâd qu’on peut avec facilite'
en reconnaître la nature; d’un côté, parce que les flancs des
montagnes sont plus éscarpés; et de l’autre, parce qu’il se trouve
sur le bord de la route des carrières considérables, d’où l’on a
extrait la brèche comme pierre'à bâtir. Ce sont, comme à la
gauche du fleuve, des conglomérats très-terreux, remplis de
fragmens de ponce très-alte'réè, et dont la pâte, ordinairement
grisâtre , présente cependant diverses nuances de couleur et
aussi divers degrés de consistance et de finesse.
En côtoyant le Danube par ce chemin qui, en quelques
points, se rapproche tellement du fleuve, qu’on est obligé de
passer dans l’eau, on arrive bientôt à Vissegrâd, où l’on découvre
les ruines de l’ancien château, qui a été la résidence de
plusieurs rois de la Hongrie, et où les jardins, Comme les appartenions,
étaient d’une si grande magnificence, sous le règne
de Mathias Corvin, qu’un légal du pape donna à ce lieu le surnom
de Paradis terrestre. Mais, hélas ! il ne reste plus de
cette grandeur éphémère qu’un monceau de débris, qui semble
avoir résisté aux ravages des siècles, pour nous montrer l’instabilité
des choses humaines, et nous rappeler les désastres dont
la Hongrie a été le- theatre. On ignore a quelle époque le château
de Vissegrâd a été bâti; les historiens hongrais ne commencent
à.en faire mention que sous le règne de Ladislas Ier (onzième
siècle), et le regardent comme ayant été alors-la prison du
roi Salomon, après la défaite des Valaques,-qu’il avait soulevés.
Il est probable que ce n’était alors qu’un château de peu d’im'-
portance, que les rois ont successivement agrandi. Charles Ier
qui en préférait le séjour à celui de ses autres maisons de plaisance,
y reçut avec une pompe extraordinaire les rois de Bohème
et de Pologne. Mathias Corvin embellit les jardins de ce
Conglomérats
terreux sur les
pentes.
Ghaleaude
Vissegrâd.