et lies plus étroitement à mon voyage, je n’ai pu me livrer à des
recherches qui intéressent plutôt l’art des mines, et surtout les
travaux particuliers de Herrengrund, que la ge'ologie. Je ne déciderai
donc pas la question, et je me bornerai à rapporter ici
les faits qui me paraissent les plus positifs à cet égard.
Il est certain, d’après les observations qui ont été faites depuis
le commencement des travaux, que les trois masses de
minerais exploités à Herrengrund, plongent à l’ouest, sous un
angle de 40 à 50 degrés : c’est ce qu’on trouve déjà dans les
lettres de de.Born, dans les mémoires métallurgiques de Fer-
ber, et dans l’ouvrage plus récent de M. Becker. Or, il est de
fait aussi que deux de ces masses ( le Herrengrunder Gang et
le Kugler Gang ) se trouvent au milieu des grauwaekes, dont
les couches, dans cette partie, sont également inclinées à l’ouest;
d’où l’on est conduit à conclure, avec M. Becker, que les minerais
sont en couches dans cette roche : il ne peut y avoir de
doute à cet égard. Il n’en est pas de même du Pfeifen Gang:
la masse métallifère plonge encore à l’ouest ; mais elle se trouve
dans le micaschiste, et les couches de cette roche plongent à
l ’est. Le dépôt métallique se trouve par conséquent placé en
sens inverse de la stratification de la roche dans laquelle il est
encaissé; ce qui est le caractère d’un véritable filon. Telle est
l’opinion qui m’a été communiquée par lb directeur des mines;
si elle diffère de celle de M. Becker, qui a considéré les trois dépôts
comme des couches , cela tient à ce que celui-ci a regardé
les couches de micaschiste comme plongeant à l’ouest aussi bien
que celles de la grauwaeke.
Quoi qu’il en soit, il paraît que les dépôts métalliques sont
limités à la grauwaeke, et que les deux masses de minerais qui se
trouvent dans cette roche ( Herrengrunder et Kugler Gang),
Sont tout-à-coup interrompues par la Iiothenkluft. C’est du
moins ce qu’on a cru reconnaître dans les travaux que l’on
a faits avec l’intention de poursuivre la couche des minerais ;
on est arrivé au calcaire sans rien trouver, de sorte qu’il semble
que ce soit dans la grauwaeke et le gneiss que les recherches
doivent toujours être faites à l’avenir.
Les minerais qui font l’objet de l’exploitation, sont principal]
lement des cuivres pyriteux ( qu’on nomme G elf, G elferz, en
Hongrie ), avec lesquels on trouve du cuivre gris, et du cuivre
carbonate vert et bleu. Les substances accompagnantes sont du
quarz, du gypse et de la baryte. La décomposition des minerais
donne fieu à une grande quantité de sulfate de cuivre, qui se
dissout dans les eaux qui filtrent de toutes part dans les travaux.
On rassemble ces eaux avec soin dans des cavités, où l’on
jette des vieilles férailles pour décomposer le sel, et en extraire
ainsi le cuivre par cémentation. Il se forme aussi du sulfate de cobalt,
qu’on trouve en stalactite dans divers points des travaux,
et du sulfate de magnésie fibreux, qu’on a successivement pris
pour du gypse, du sulfate de zinc, de fer, etc.
La masse de grauwaeke qui constitue les montagnes de Herrengrund,
se prolonge au nord, vers les limites du comitat de
Liptô; elle s’étend également au sud-est, où nous la retrouverons
avec quelques variations sur les bords de la rivière de
Gran. Partout elle repose sur des roches anciennes , et enveloppe
le pied de la haute chaîne de granité, micaschiste, etc.,
qui s’étend de l’est à l’ouest, depuis le Kralova kola jusqu’au
P rassiva, au-dessus de Herrengrund. Ce grand dépôt de grauwaeke
est à son tour enveloppé par des masses calcaires considérables,
qui se fient au nord avec les calcaires qui forment les
deux flancs de la vallée de Yag, et à l’ouest, avec les montagnes
Salure des minerais.
Extension des
grauwaekes.