auteurs, mentaient aussi un examen particulier. C’est dans ce
groupe de montagnes, qu’on avait indiqué depuis long-tems
le gisement des opales , sur lequel nous n’avions que des données
très incertaines, et qui réclamait encore l’attention spéciale
des naturalistes. Je suis allé jusques dans la partie la plus
orientale de la Hongrie, dans les comitats de Beregh et de
Ungh, pour étudier principalement les pierres d’alun analogues
à celles de Tolfa dans les Etats Romains, dont le gisement et
l’origine offraient encore un sujet de recherches du plus haut
intérêt et pour la science et pour les arts.
Ces excursions sur une étendue de terrain de plus de 150
lieues, m’ont fait connaître spécialement toutes ces roches problématiques
, dont la plupart ont été désignées vaguement sous
les noms de saxum metalliferum ou de laves , et dont l’etude
était le but principal démon voyage. Mais je ne pouvais quitter
la Hongrie sans jeter au moins un coup d’oeil général sur la
partie centrale des Karpathes , qui, d’après toutes les données
que nous possédions, et d’après tout ce que j’avais vu en m’en
approchant plus ou moins dans mes diverses excursions, devaient
offrir des terrains d’un autre genre. Les mines de fer des
comitats de Gômôr et de Zips, qui, par leur position et par
leur nature, ont la plus grande analogie avec celles de la Suède ;
les mines de mercure au milieu du gneiss ; celles de cuivre ,
de cobalt, qu’on exploite en différentes parties de ces montagnes
, devaient nécessairement exciter mon attention ; enfin , la
grande masse de Tatra qui s’élève jusqu’à la hauteur des neiges
étemelles, et dont les sommets présentent une multitude de
petits lacs entre les rochers, méritait aussi un examen particulier.
Mais, en parcourant la partie septentrionale de la Hongrie,
les montagnes de grès, qui forment la continuation du Tatra,
et qui s’étendent, du nord-ouest au sud-est, jusques dans la
Moldavie, vinrent bientôt me présenter un autre ordre de choses,
que je ne pus m’empecher d’examiner. Je traversai cette
chaîne dans toute sa largeur, jusqu’au bord des grandes plaines
de la Pologne, où je visitai les célèbres salines de V iü iczka .
Rentre de nouveau dans la Hongrie, en traversant les mêmes
masses de grès par d’autres points, je voulus un moment réaliser
mon projet de tournée en Transylvanie ; mais la saison était
trop avancée et des pluies continuelles meforcèrent à renoncer,
pour cette fois, aux montagnes élevées, dont bientôt les cimes
devaient être inaccessibles: J’arrivai àDebretzin, etàmon grand
regret, il fallut retourner à Pest en traversant l’immense désert
qui forme comme le centre de la Hongrie. Heureusement la fin
de l’automne fut assez belle pour me permettre encore des excursions
d’un grand intérêt. Les dépôts de calcaires coquilliers
analogues à ceux dés environs de Paris , qu’on trouve sur les deux
rives du Danube, les montagnes calcaires deBude, les dépôts de
figmtes coquilliers qui se trouvent dans cette partie, étaient bien
dignes d’un examen particulier. Enfin, je pus, en quittant Pest,
traverser les montagnes calcaires de Bakony, et aller visiter les
buttes basaltiques isolées' au milieu des plaines de Raab , ainsi
que celles des bords du lac Balaton, le seul fieu de la Hongrie
où la formation de basalte soit développée sur une grande
échelle. Je continuai même ma course jusques sur les frontières
de lEsclavonie, pour y visiter quelques mines de véritable
houille , les seules qui soient exploitées jusqu’ici dans le pays.
Enfin, je rentrai en Autriche, après’une tournée de six mois,
pendant lesquels j’ai fait plus de huit cents lieues dans la Hongrie
, et visité un grand nombre de points qui ne me paraissaient
pas avoir été jusqu’ici suffisamment décrits sous le rapport de
t . i . l g