
tence de ces roches, en masses subordonnées aux grès dont
nous venons de parler, exclut l’idée de les comparer à ceux de
la formation de grès bigarré ( bunter sandstein , jungerer
sandstein', Wern.; thoniger sandstein, Ereiesleben ) , qui,
nulle part, n’ont encore présenté les mêmes caractères.
Les grès rouges des bords du Rhin sont souvent recouverts
immédiatement par des dépôts beaucoup plus modernes, qui,
quelquefois, se confondent tellement avec eux, qu’on a beaucoup
de peine à les distinguer au premier moment. Ce n’est
qu’en comparant l’ensemble des caractères que présente la partie
extérieure avec ceux des masses inférieures, qu’on parvient
à observer des différences. Il me parait clair que les grès, au milieu
desquels se trouvent, en plusieurs points de l’Alsace, des
dépôts de lignite, rempli de coquilles des genres ïymnées, pla-
norbes etp a lu dines, comme M. Volz l’a observé en plusieurs
endroits, appartiennent à une époque très-récente. Tout conduit
à les considérer comme tout-à-fait identiques avec les molasses
de la Suisse, qui, comme je le ferai voir dans la suite,
appartiennent à une formation bien plus étendue et bien plus
générale qu’on ne l’a cru jusqu’ici, et qu’on trouve partout à la
base des terrains tertiaires. Cette formation se distingue surtout
par les nombreux dépôts de lignites coquilliers qu’elle renferme.
(Voyez tome III, article Molasse.')
Je traversai les montagnes de la forêt Noire par la vallée dé
Kinzig, où je visitai d’abordles houillières de Zunsweyer. Elles
appartiennent à M. Hecht, de Strasbourg , qui voulut bien m’y
accompagner. Depuis Kehl, sur les bords du Rhin, jusqu’àOf-
fenburg, on est constamment en plaine. Les premières collines
qu’on rencontre, et qui forment les avant-postes du Schwarz-
wald, ne présentent que des sables argileux, plus ou moins ferrugmeux,
qui appartiennent sans doute, partie à la molasse,
et partie au grès rouge. Ce n’est qu’au-delà de Zunsweyer qu’on
commence à trouver les montagnes de gneiss , qui forment la
masse principale de cette contrée. Le dépôt de houille que l’on
exploite ici se trouve dans un petit bassin , entouré par ces
montagnes ; il parait être assez ancien, car, dans l’intérieur des
travaux, on remarque, outre les grès charbonneux ( Kohlen
sandstein) , dont les couches de combustible sont accompagnées,
des conglomérats assez grossiers, formés de fragmens de
gneiss et de roches talqueuses, qui ont beaucoup d’analogie
avec les grauwakes grossières,au milieu desquelles se trouvent
les anthracites dans la Tarentaise. Quelquefois les masses qui résultent
de la réunion de ces débris, ont une assez grande ressemblance
avec les roches mêmes, à la destruction desquelles
elles sont dues; et il serait assez facile de s’y méprendre, si
l’on ne voyait sur place les passages aux parties évidemment
arénacées. Ce petit dépôt repose sur le gneiss talqueux, que
l’on trouve au fond des galeries , et qui est semblable à celui qui
forme la masse de ces montagnes.
En partant de Zunsweyer, et remontant la vallée de Rinzig,
on ne trouve plus que des gneiss dans toute son étendue. L ’entrée
de cette vallée présentait à mon passage (22 avril ), un spectacle
délicieux, par la multitude des arbres fruitiers chargés de
fleurs, dont le blanc verdâtre contrastait agréablement avec le
Vert sombre des pins, qui couronnaient le sommet des montagnes.
À une lieue au-dessus de Gengenbach, la végétation était
moins agréable ; mais les nombreuses habitations qui se présentaient
çà et là sur les pentes douces des montagnes, en animant
le paysage, lui donnaient un nouveau genre d’attrait. J’étais
parti assez tard de Zunsweyer, et, pour exécuter mon projet