
Combustibles.
Minéraux.
les soins de M. Derczeny de Dercsen, fournissent déjà d’excel-
lens produits, et en assez grande abondance, non-seulement
pour suffire aux fabriques inte'rieures, mais encore pour être
exportées en Autriche. Les principaux lieux qui présentent ce
précieux miue'ral sont les montagnes du comitat de Beregh.
On le retrouve aussi à Parad, dans le comitat de Heves, au pied
septentrional des montagnes de Matra; mais’ il s’y trouve rempli
de pyrites, et, par cela même, il n’a donné jusqu’ici que
des produits très-médiocres.
Il serait bien important pour la Hongrie d’avoir des mines de
houille (charbon de terre); mais, quoiqu’en ait dit un auteur
français très-moderne *, cette contrée paraît extrêmement pauvre
sous ce rapport. Les seuls dépôts de houille bien déterminés,
et susceptibles d’exploitation, se trouvent dans le comitat
de Barany, d’une part, auprès de F ü n fkirchen , d’une autre,
à Egregy et à Siklos ; du reste, ce n’est que dans les montagnes
qui séparent la Hongrie de la Galicie orientale, qu’on peut
avoir l’espoir de trouver de la houille; encore jusqu’ici n’en a-
t-on rencontré que quelques traces. Les mines de Fusas ( prononcez
vcichache) , près de Fünfkirchen, sont les seules qui
soient exploitées avec quelque suite; les produits en sont trans-
portés dans les lieux environnans, et ne s’étendent guère que
jusqu’à Pest, où ils sont employés avec avantage par les serruriers
et les maréchaux. Tous les autres dépôts de matière charbonneuse
minérale, qu’on a désignée sous le nom vague de
charbon de terre (steinkohle) , ne présentent que du lignite
( braunkohle ), c’est-à-dire une matière charbonneuse, qui
* Marcelle de Serres, Voyage dans l’empire d’Autriche, i 8i 4 , tome 5,
page 321.
appartient à des terrains assez modernes, qui n’est pas bitumineuse
comme la houille, qui ne se gonfle pas comme elle au
feu, qui ne brûle souvent qu’avec difficulté, en répandant u&e
odeur infecte; qui est due à des bois enfouis sous terre, dans
les anciennes révolutions du globe, et dans laquelle on reconnaît
souvent encore le tissu ligneux. On a découvert en Hongrie
beaucoup de traces de ce combustible particulier ; mais il est
peu d’endroits où il soit l’objet d’une exploitation régulière ; ce
n’est qu’à TFandnrf, près d’OMenburg, qu’on en exploite une
grande quantité, surtout pour le transporter à Vienne : cependant
il es t probable qu’à mesure que ces combustibles minéraux
seront mieux connus, on les exploitera dans un grand nombre
de lieux où il en existe, et où ils peuvent être d’une grande utilité.
Les mines de Sari Sap (lisez chari ch a p ), à peu de distance
de Gran et de Pest, méritent surtout une attention particulière
, par leur situation dans une partie de la Hongrie, qui
commence à éprouver la disette de bois.
Parmi les productions minérales de la Hongrie, il ne faut
pas oublier l’opale, qui, pendant des siècles, a été uniquement
tiree de cette contrée. G est encore le seul endroit de l’Europe
où oette pierre précieuse se rencontre; et si l’Amérique équatoriale
en a fourni au commerce depuis quelques années , la plupart
de celles que l’on a employées jusqu’alors paraissent avoir
été tirées des mines de la Hongrie. Cette substance se trouve
particulièrement dans le groupe de montagnes qui s’étend de
f okaj à Epériès ; et c’est à une demi-journée, au nord-est de la
ville de Kaschau, auprès du village de Cservenitza, que, depuis
plusieurs siècles, on a fait les pricipales fouilles. La même substance,
minéralogiquement parlant, se présente encore dans plu.
sieurs autres lieux ; mais nulle part elle n’offre ce jeu, cette vi-
Opale