
calcaire, meme le plus compacte, qui laisse filtrer l’eau avec
facilite', et qui d’ailleurs se trouve toujours rempli d’une multitude
de fissures.
J’étais bien tente, e'tant à H'allein, de remonter la valle'e de
la Salza, pour me jeter au milieu des montagnes qui forment
les frontières du Tyrol, et entrer ensuite en Autriche par les
montagnes qui la séparent de la Carinthie ; mais toute cette contrée
m aurait trop interesse pour ne pas m’arrêter long-temps,
et me faire perdre un peu de vue l’objet direct de mon voyage.
Il n’y avait plus de route de poste dans Cette direction, et j’e-
tais presse' d’arriver à Vienne. Je me contentai donc de faire
une excursion dans cette valle'e, où, presque partout, jusqu’à
Werfen, on ne rencontre que du calcaire compacte, le plus souvent
gris, et quelquefois de couleur rouge, recouvert ça et là de na-
gelflue, tantôt grossier, tantôt fin. On arrive ainsi, sans interruption,
jusqu’au calcaire noir subsaccaroïde, qui bientôt alterne
avec des roches are'nace'es schisteuses *; et il est presque impossible,
comme l’a déjà fait remarquer M. de Buch**,de déter*
Cette contrée n’étant pas l’objet direct de mon voyage, fai pris fort peu
d’échantillons et je me suis contenté de noter les roches sur mon journal. .T’ai
regardé alors assez généralement, comme M. de Buch, lés roches arcnacées
que je viens de citer, comme des grauwackesschisteuses; mais un savant géologue
anglais, M. Buekland, professeur à l’Université d’Oxford, qui vient de
parcourir la même contrée en a jugé autrement : il croit devoir rapprocher ces
roches du new red sandstone de l’Angleterre. Je trouve en effet dans mes notes
que certaines variétés de ces roches ressemblent beaucoup plus à des grès schisteux
( sandstein schiefer) qu’à des grauwackes; j’ai même quelquefois signalé
la ressemblance avec certaines variétés de grès rouge (roth Uegende.)
** Geognotische Reobachtungen; tom. 1 , pag. i§ 4 .
miner où l’uu commencé et l’autré finit; il semble y avoir ,
en quelque sorte, continuité dans la formation. Cependant, en
examinant ces deux calcaires dans leur ensemble, on y trouve
quelques caractères qui ne permettent guère de les confondre;
l’un est presque grenu, l’autre compacte; l’un de couleur noire,
l’autre , en general, de couleur claire ; le premier renferme
peu de pétrifications, et le second en renferme, par'places, de
très-grandes quantités. Mais ce qui établit surtout ici, une différence
sensible entre les deux masses, c’est l’absence totale des
roches arenâcees, schisteuses ou grossières, dans la partie supérieure.
Lorsque; dans cette partie, il existe quelque chose entre
les bancs de roche, c’est toujours une matière marneuse plus
ou moins solide , comme nous en avons vu des exemples au-
dessus de Hallein,, et comme on en retrouve d’autres le long de
la vallee de Salza. Ainsi, en considérant les masses en grand et
dans leurs caractères-Ies plus généraux, on peut dire qu’il existe
dans cette contrée deux dépôts différens, l’un de calcaire subsaccaroïde
et de grauwacke, associés ensemble et avec d’autres
roches qu’on trouve plus avant dans la montagne; l’autre, de
calcaire compacte qui, a lui seul, constitue des montagnes particulières.
La première espèce de dépôt forme les montagnes les
plus élevées et les plus rapprochées de la chaîne centrale; l’autre
forme des montagnes en avant de celles-ci, et qui se prolongent
jusqu’au bord des plaines. Il me paraît difficile, d’après
le peu de renseignemens que j’ai pu me procurer, de comparer,
avec quelque certitude, ces roches calcaires avec quelques autres,
dont la position soit exactement déterminée; on ne peut
que les assimiler à celles qui, dans la Suisse,, constituent-de
hautes montagnes en avant de la grande chaîne des Alpes, et
que depuis long-temps on a désignées sous le nom de calcaire