
nent à celles qu’on a désignées sous le nom de terehratula
pectunculata : elles sont très-aplaties,. très-larges, à côtes longitudinales
très-fines, ondulées et bifurquées.
En ge'ne'ral, ces calcaires sont, par place, remplis de coquilles
de diverses sortes; mais, dans d’autres points, on n’en rencontre
pas la moindre trace, quoique ce soit bien cei’tainement les
mêmes masses. Dans une montagne situe'e à peu de distance, au
nord de Dürrnberg, on trouve au milieu de ces mêmes calcaires
des ammonites en grande quantité : j’en ai vu de fort beaux
échantillons à Munich et à Salzburg. Ces calcaires rouges sont
exploités comme marbres, et plusieurs bàtimens de Munich en
présentent d’assez beaux.
En descendant de Dürrnberg à Hallein, on retrouve encore
des calcaires gris et rouges, en couches distinctes, qui plongent
aussi vers le nord, sous l’angle de 30d; mais il y a des points
où l’inclinaison est tout-à-fait différente, ce qui paraît tenir à
quelques bouleversemens locaux. Bientôt, au fond de la vallée,
on découvre Hallein, qui produit encore un effet très-pittoresque.
On descend très-rapidement par'un chemin trace’ sur les
pentes escarpées de ces montagnes. On rencontre alors des calcaires
gris qui se divisent en feuillets très-minces, et entre lesquels
se trouvent souvent des matières marneuses grises, éga-
ment feuilletées, qui quelquefois se décomposent et produisent
une terre grise assez douce au toucher.
Il ne me fut pas difficile d’obtenir la permission de visiter les
salines, qui, par les nouveaux traités, sont sorties des possessions
de la Bavière, et sont échues à l’Autriche. Je repartis aussitôt
pour Dürrnberg, où j’avais donné rendez-vous au maître
mineur qui devait m’accompagner. On entre par une galerie
horizontale, solidement mürée dans la première partie de sou
étendue; on parvient ensuite à de simples boisages, puis à une
masse d’argile salifère, assez solide pour n’avoir pas besoin d’é-
taies. On rencontre, au milieu de ces argiles, des nids assez
grands dé sel pur, gris ou rougeâtre, et renfermant par places
quelques pelotes de la matière argileuse; on trouve partout du
gypse fibreux, quelques filons d’anhydrite, et des nids d’un
gypse brun compacte, d’un éclat gras, a cassure presque esquil-
leuse, et qu’on a peine à reconnaître au premier moment. Dans
le fond des travaux on voit bien distinctement les argiles noires
feuilletees reposer sur le calcaire gris ou noir. Ce sont les mêmes
argiles que nous avons déjà vues àBerchtesgaden, sous la masse
salifère la plus riche ; partout, dans le Salzburg, on les nomme
schiste marneux ( mergel schiefer), sans doute parce qu’on a
remarque, comme j ai eu aussi l’occasion de le vérifier, qu’on
y trouve presque toujours une certaine quantité de carbonate
de chaux, mélangé avec des matières argileuses et quelquefois
sableuses. On voit encore la même superposition d’une manière
très-claire dans la galerie d’écoulement par laquelle on sort des
mines ; mais ici elle a heu en sens inverse de la, première ; de
sorte que l’idée à laquelle on est conduit par cette observation
est celle d’un dépôt entre deux montagues, dont les pentes seraient
en sens inverse. Cependant on est un peu arrêté dans
cette conclusion, par une observation qu’on peut faire dans une
petite galerie latérale, qui aboutit à la galerie d’écoulement :
on croit y voir le calcaire gris feuilleté, dont les couches sont séparées
aussi par des feuillets de nature terreuse , comme nous
l avons vu en descendant à Hallein, reposer sur la masse salifère ;
malheureusement on ne peut s’assurer positivement que la roche
soit en place, car il existera peu de distance, un éboule-
ment dont les parties adjacentes sont aujourd’hui remblayées.
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