
donne’ plus ou moins d’importance à telle ou telle circonstance.
M. Schwartner prend pour terme de comparaison, les huit an-
ne’es de paix qui se sont écoulées depuis 1780 jusqu a 1788, et
il porte alors les produits des mines de la basse Hongrie à 1200
ou 1500 marcs d’or, et à 58 à 59 000 marcs d’argent. En y joignant
les produits de la haute Hongrie, il trouve, pour la totalité,
de 1500 à 1700 marcs d’or, et 70 à 74000 marcs d’argent
par année *. Mais il ne parait pas que ce soit la le terme
moyen, puisqu’à différentes époques anterieures et postérieures
les produits ont été beaucoup plus grands.
On sait encore que, de 1680 a 1695, on obtenait a Kremnitz
4000 marcs d’argent par semaine ( plus de 200000 marcs par
an ). En 1772, les mines de la basse Hongrie ont fourni à la
monnaie de Kremnitz 53 860 marcs d’argent, et 2 291 marcs d or.
De 1740 à 1773, on a obtenu de Schemnitz et de Kremnitz
Cent millions de florins (263 millions de francs**), ce qui donne
annuellement une somme de plus de 8 millions de francs,- et
suppose des produits beaucoup plus forts que ceux adoptés par
M. Schwartner.
M. Héron de Villefosse, en discutant toutes les données qu’il
a pu se procurer à cet égard, a cru pouvoir porter annuellement
les produits de toutes les mines de la Hongrie à 2 600 marcs
d’or, 80 000 marcs d’argent et 6000q.teux de plomb ***. L ’or
* Statistisque de la Hongrie, B ud e, 180g.
** En portant le florin de convention à 2 fr. 63 cent.
*** Ces données sont regardées comme exactes en Hongrie relativement à l’or
et à l’argent ; mais on considère la quantité de plomb comme portée trop bas.
Il est de fait qu’il y a une grande quantité de ce métal perdu, parce qu’on s’attache
surtout à sauver l’argent ; mais cette perte est beaucoup moins forte au-,
ourd’hui qu’autrefois;Ferber assurait qu’éîi 1 7 8 0 ? elle s’élevait à 4o pour 1 0 0 .
et l’argent fournissent ainsi une somme annuelle de 6 344 000
francs *. Mais il est certain que ces nombres, qui paraissent
représenter assez bien les produits moyens annuels, depuis les
époques les plus reculées, sont beaucoup au-dessus de ceux des
produits qu’on retire aujourd’hui.
En adoptant ces données, on trouve que la Hongrie ( haute
•et basse ) fournit la moitié de l ’or que produisent les mines de
l’Europe : la Transylvanie fournit à peu près l’autre moitié, car
à peine compte-t-on pour quelques marcs les productions de ce
genre que peuvent donner les autres contrées.
La totalité de l’or extrait des mines de l’Europe peut être
évaluée à 5300 marcs. Quelle immense différence, lorsqu’on
compare ces produits à ceux de l’Amérique, qui s’élèvent à
70647 marcs !-**
La quantité d’argent, extrait annuellement des mines de
Hongrie, est un peu plus du tiers de ce qui en est extrait des
mines de toute l’Europe, dont la totalité peut être portée,
d’après le tableau de M. Héron de Villefosse, à 216 000 marcs.
La France n’entre presque pour rien dans ces produits. A
peine peut-on compter quelques gros d’or retiré de nos rivières,
et nos mines de plomb argentifère ne fournissent qu’environ
7 500 marcs d’argent. Heureusement les produits de notre agriculture
et de notre industrie importent annuellement au-delà
de ce qui est nécessaire à nos besoins et à la balance de notre
numéraire avec celui des autres nations.
* En portant la valeur ordinaire de l’or à 84o fr. le marc, et celle de l’argent
à 52 fr. le marc.
** Humboldt E ssai politique sur le royaume de la nouvelle Espagne, t.4*
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