l’amélioration et l’établissement des objets d’utilité publique.
Administration Quant aux frontières militaires, l’administration dépend im-
m i iM r J r médiatement du conseil aulique de guerre, siégeant a Vienne ; .
elle se trouve confiée, dans chaque régiment, à un commandant
qui a sous lui plusieurs officiers. Toutes les affaires sont traitées
militairement, et le peuple est à la fois soldat et cultivateur,
co d e législatif. J_,e code législatif du royaume se compose de toutes les lois
qu’on doit aux divers souverains, et qui ont été acceptées en
différens temps par les Etats. Mais les divers peuples qui habitent
les provinces hongraises ont chacun quelques lois particulières,
quelques privilèges qu’ils tiennent des différens princes
par lesquels ils ont été gouvernés, et qui leur ont été assures
lors de leur réunion ; il en est même qui sont entièrement 1 egis
par le code germanique. Relativement à l’application des lois,
chacun des états du royaume, chaque peuple ou chaque ville
qui possèdent des lois spéciales, ont leurs magistrats particuliers
, et en général nul ne peut être jugé que par lés siens ; mais
tous peuvent en appeler aux cours suprêmes, au moins pour les
cas qui ne sont pas spécialement prévus par les lois.
Répartition des Quant aux revenus du royaume, ils se'composent du pro-
”pôlS duit des mines, ainsi que des impôts, qui sont levés sur le personnel
, sur les bestiaux, sur les biens fonds, sur le commerce,
etc. Il ne peut y avoir de monopole sur les produits du sol.
Mais les contributions annuelles frappent uniquement sur les
bourgeois des villes libres, et sur les paysans ; car, par les constitutions
du royaume, qui, sous ce rapport, n’ont pas toute la
justice désirable, la noblesse en est complettement exempte, et
Privilèges de la ne contribue en général aüx charges de l’état que de sa propre
noblesse. yoloiué Cependant le gentilhomme est obligé d’acquitter les
taxes momentanées que la diète a fixées pour les besoins extraordinaires
de l’état ; de supporter les frais de la guerre, lorsqu’elle
se fait à l’iutérieur, et d’armer alors un nombre d’hommes,proportionné
à l’étendue de ses domaines. La noblesse doit elle-
même se lever en masse, pour défendre l ’état, lorsqu’elle en est
requise par le souverain ; et cette obligation n’était pas une des
charges les moins onéreuses, dans ces temps de désastres, où les
Turcs faisaient des irruptions continuelles, et où la Hongrie était
la barrière de l’Europe contre ces ennemis du nom chrétien.
La noblesse jouit encore en Hongrie de très-grands privilé-
gés: outre celui d’occuper, tonies les places du royaume, de ne
payer aucune espèce de contribution fixe, de siéger a la diète ,
et d’y avoir un nombre de voix considérable, c’est à elle seule
qu’appartient le privilège de posséder des terres. Le bourgeois
ne peut avoir de propriétés que sur le territoire des villes libres,
et le paysan ne peut guère avoir que des biens mobiliers. On ne
peut pas dire cependant que le gentilhomme hongrais soit propriétaire
absolu des biens qu’il a acquis : il n’en a en quelque
sorte que l’usufruit, pour lui et sa postérité; car à l’extinction
des mâles, les biens retournent en entier à l’état, qui peut alors
en disposer en faveur de telle ou telle autre famille. Aussi, les
biens seigneuriaux ne peuvent-ils jamais être vendus ; ils ne
peuvent être qu’engagés, et l’ancien propriétaire, ou ses en-
fans peuvent en réclamer la jouissance en remboursant les sommes
avancées. Cette mesure a le grand avantage de laisser aux familles
tombées dans le malheur, l’espérance que les enfans pourront un
jour rentrer dans l’héritage de leur père : il en existe en effet
plusieurs exemples.
Ces privilèges importans de la noblesse, quoique peu justes
dans le fond, et surtout fort éloignés des idées actuelles de la plus
grande partie de l’Europe, n’ont pourtant pas , à l’égard dupay-
Situation du
paysan.