
richesse de la contrée. C ’est souvent pour donner trop d’importance
à de petits faits isole's, qu’on arrive à des conclusions contraires
à ce que la nature présente de plus général et de plus
frappant dans ses phénomènes.
Au reste, il ne paraît pas qu’on puisse même considérer rigoureusement
tous ces petits amas , qui sont wïdersinnig
( c’est-à-dire qui plongent vers l’ouest, en sens inverse des grands
filons ), comme de véritables couches : car il en est beaucoup
qui plongent directement à l’ouest, tandis que les couches du
terrain plongent au nord-ouest ; il n’y en a qu’un petit nombre
qui soit précisément dans le sens de la stratification du terrain;
encore est-il à remarquer que les angles d’inc&aaison sont plus
grands dans les filons que dans les couches a décentes. Il en résulte
que ces dépôts seraient seulement des filons plus rapprochés
de la stratification du terrain que ceux dont nous avons
déjà parlé. On conçoit facilement, dans l’hypothèse de Werner,
que les fentes accidentelles dans lesquelles les minerais se sont
déposés, peuvent avoir eu lieu quelquefois dans le sens même
de la stratification des couches, ou en être plus ou moins rapprochées,
On en a .un bel exemple dans la Vita-madre de Gua-
naxuato, au Mexique, qui est parallèle aux strates du terrain,
et qu’on doit cependant regarder comme un filon, d’après les
.observations de M. de Humbolt, puisqu’elle renferme des flagmens
de son toit, et qu’elle traverse successivement plusieurs
espèces de roches *.
Indépendamment des raisons que nous venons de donner, et
qui sont tirées des dispositions respectives des couches du ter-
* Humboldt, Essai politique sur la nouvelle Espagne, tom. 3, pag. 332,
ram et des amas métalliques, on doit encore ajouter, quoique
M. Becker cherche à détruire cette observation, que dans tous
ces filons, même dans ceux qni sont widersinnig, on a re- qu'ETans
connu des fragmens bien e'videns des roches adjacentes. De
Born rapporte même qu’on y a trouvé des débris organiques;
il cite des impressions deporp ites, et desporpites isolés dans
les masses de Z in n o p e l, retirés du puits d’E lisa b eth , d’une
profondeur de 168 mètres ( 89 klaftern * ). Fichtel parle d’une
coquille bivalve qu’on lui a montrée, à Schemnitz, mais dont il
n a pu savoir la localité précise; il remarque à ce sujet qu’il n’en
existe point dans la masse du terrain environnant **. J’étais extrêmement
curieux d’examiner ces débris organiques ; mais je
n’ai pas été assez heureux pour en trouver un seul, pas plus
dans les filons qu’au pied du Calvarienberg, où de Born en
avait également indiqué.
Enfin, ce qui achève encore de prouver que ces dépôts métallifères
sont de véritables filons, c’est qu’on les voit se rejoindre
, se réunir pendant quelque temps, et se traverser, ce qu’il
serait impossible de concevoir dans l’hypothèse où on les considérerait
comme des couches.
Les filons principaux de Schemnitz sont, en général, très-
puissans ; leur épaisseur est rarement au-dessous de 6 à 8 mètres,
et, dans quelques parties, elle va même jusqu’à 40 mètres ( 20
toises ). Ce sont sans doute les filons les plus puissans de l’Europe;
mais ils ne s’étendent pas, à ce qu’il paraît, à de grandes
distances : ils sont loin, à cet égard, du fameux filon de la Veta-
* Born’s -S/ve/e/pag. i 84.
**Mineralogische Bemerkungen von den Karpathen-, i ” partie, pag. 84-
H indique aussi des coquilles trouvées dans les filons de la Transylvanie. P 51