
nales de la Hongrie, de la Transylvanie, de l’Eselavonie et de
la Croatie ; en un mot, partout où la hauteur des montagnes ,
l ’envahissement des forêts, ne changent pas la température que
détermine la latitude des lieux. Encore dans beaucoup d’endroits
où le froment ne pourrait prospérer, cultive-t-on l’orge,
le seigle, l’avoine et le blé noir ou sarrazin (polygonum fago-
pyrum). Toute la consommation intérieure prélevée, on estime
que dans les bonnes années, on exporte à peu près 800 000 à
900 000 hectolitres de blé (plus de 500000 septiers de Paris)
dans les pays voisins. Que serait-ce si l’agriculture, qui
est encore dans l’enfance, se trouvait portée au niveau qu’elle
a atteint dans les autres contrées de l’Europe !
Outre les céréales ordinaires, telles que le froment, l’orge,
le seigle, l’avoine, on cultive encore en Hongrie le maïs, le
millet et le riz. Le maïs, connu sous le nom de kukurus (kou-
kourousse), y est cultivé en grand, dans le Banat, dans les combats
de Bacs et de Szalad,. dans la Croatie, l ’Esclavonie, et
aussi, quoique en moins grande quantité, dans presque tout le
pays plat de la Hongrie méridionale ; il forme en Transylvanie
la nourriture principale des Valaques et des Russniaques, qui
en font une espèce de bouillie , des galettes cuites sous la cendre,
et même du pain , qui serait sans doute assez bon s’il était
bien préparé. Les épis de maïs cuits dans l’eau , forment même
en quelque sorte un mets national auquel on s’habitue assez
promptement, et qui est réellement fort bon : il n’est pas jusqu’à
la table des grands seigneurs, où on ne le voie paraître dans
la saison. Le millet est en général cultivé dans les mêmes lieux
que le maïs-; mais surtout dans les parties les plus méridionales
de.la Hongrie. Quant au riz, il est cultivé dans les parties marécageuses
du Banat. On cite les rizières de Gataj, Detta,
Denta, Omor, dans le comitat de Témés et celles de TJj Pets,
daps le comitat d e Torontal. Le baron de Y ni avait proposé de
régulariser le cours des trois K.orôs, et de transformer en rizières
les contrées riveraines ; ce qui aurait donné à cette culture
une étendue immense.
Les vins de Hongrie, qui ont acquis dans toute l’Europe
une juste réputation, forment encore une des branches les plus
importantes des productions naturelles. On cultive la vigne dans
toutes les parties de la Hongrie, à l’exception des provinces les
plus septentrionales et les plus élevées; il en résulte une immense
quantité de vins différens, qui sont exportés dans toutes les contrées
adjacentes. Tout le monde connaît le vin blanc de la contrée
de Tokaj, sur les bords de la Theiss et du Bodrog ; il est
regarde comme, le premier des vins de liqueur. Mais le vin rouge
de Menes, dans le comitat d’Arad, qui a un bouquet tout-à-fkit
différent, ne lui cède en rien, et même lui est souvent préféré
par les gourmets. Outre ces vins, il en est encor e un grand nombre
d’autres qui soutiennent une réputation bien méritée; tels
sont, par exemple, les vins de (Edenburg et de Rust sur le lac
de Neusiedler; de Saint-Georges et de Pôsïng, dans le comitat
de Presburg; de Erlau, dans le comitat de Hevesj des côtes de
Bude et Saint-André, dans le comitat de Pest; de Versecz, de
Weisskirchen et de Lugos, dans le Banat; de Rarlovitz,en Syr-
mie; de Posega et de Kutina, dans l’Esclavonie; de Moszvina,
Winitza et Toplitza, en Croatie, etc., etc.; enfin, une immense
quantité d’autres qu’il serait trop long d’énumérer. En général,
la Hongrie l’emporte même sur la France par la variété des
vins qu elle possède; on y trouve des vins analogues à ceux de
nos meilleurs crus de Bourgogne, des côtes du Rhône et du
midi, nos vins doux et nos vins capiteux; mais il en existe en
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