Descente à
.ïCremnilz.
aussi bien que les pentes de la montagne, d’une e'paisse végéta-
tion, au milieu de laquelle il serait difficile d’e'tudier la nature
du terrain. En revanche, le botaniste pourrait y faire une ample
moisson, car j’y ai remarque' un grand nombre de plantes
qui m’e'taient tout-à-fait étrangères ; malheureusement toutes
eelles que j’ai recueillies pendant mon voyage ont été perdues
avec plusieurs autres objets que j’avais récoltés. Je regrette
particulièrement quelques insectes pris dans différens terrains, ou
à différentes hauteurs, et dont les espèces paraissaient importantes
à déterminer sous quelques points de vue de géographie
physique ; mais il ne m’en reste que des souvenirs vagues, et
mon journal de voyage ne me présente que des localités avec
des numéros de renvoi à mes échantillons. Je crois avoir remarqué
en Hongrie," comme on le voit partout ailleurs , que les insectes,
qui ne font que ramper à la surface du terrain, et ne
peuvent par conséquent franchir accidentellement de grandes
distances, étaient différens à différentes hauteurs et dans différens
genres de terrain. Sous ce dernier rapport surtout, je crois
pouvoir faire remarquer que les insectes qui rampent sur les
montagnes isolées de trachyte, ne sont pas de même espèce,
que ceux qui existent sur les montagnes environnantes. Au reste,
quand bien même j’aurais encore les individus sous les yeux, je
ne pourrais donner mes observations qu’avec beaucoup de réserve,
n’ayant pas eu le temps de faire assez de recherches sur
un sujet aussi important, et qu’on ne peut trop recommander à
l’attention des naturalistes.
Le plateau dont nous venons de parler se lie avec les montagnes
qui se prolongent au nord et au sud; mais il présente peu
d’étendue transversalement, et à peine y est-on arrivé, qu’on
commence à descendre vers la contrée de Kremnitz. On jnarche
encore pendant près d’une heure sur le conglomérat de
trachyte; mais ensuite on arrive sur des trachytes en place, qu’on
ne quitte plus jusqu’à la ville. Ces trachytes appartiennent à la
variété que nous avons désignée par l’épithète porphyroide,
et nulle part je n’en ai remarqué, dans cette contrée, qui présentassent
ces mélanges de mica et d’amphibole, si com-
tnun’s dans la contrée de Schemnitz. Il y en a de compactes et
de celluleux, qui font essentiellement partie des mentes masses;
les couleurs grises ou rouge de brique sont celles quidominent,
et elles passent de l’une à l’autre par toutes les nuances, en sorte
qu’un même bloc en présente toutes les teintes à la fois. Les
cristaux de pyroxène sont peu nombreux, mais souvent assez
distincts. Partout on reconnaît que la masse de ces roches se
divise en assises ou en tables horizontales, ce qui n’existe pas
non plus dans les trachytes micacés amphiboliques, les tra-
chytes granitoïdes , que nous avons si souvent rencontrés dans
les environs de Schemnitz.
La ville de Kremnitz ( Kôrmecz Bânya, hong.; Kretnnicza,
escl. ) est une des plus anciennes villes libres royales de mines.
On prétend que déjà du temps des Romains on y avait exploité
dès mines ; mais il paraît que, dans le moyen âge, ce sont des
Allemands qui ont repris les travaux, ont donné naissance à
la ville, et l’ont rétablie successivement après les diverses catastrophes
qu’elle a supportées, comme tant d’autres, au milieu
des guerres et des révolutions qui ont ravagé ce pays. Il est certain
qu’il existe encore beaucoup d’Allemands dans la contrée,
qui parlent [un allemand gothique inintelligible, d’une dureté
qu’on peut tout au plus comparer à celle de l’allemand-suîsse,
La ville est située, suivant les géographes hongrais, par 48d 42'
5" de latitude boréale, et de 16d 33' 28" de longitude, à l’est de
T . I .
Trachyle por*
phyroïde.
Kremnitz»'