posent partout sur leur passage, et qui, dans plusieurs endroits,
a déjà forme' des masses considérables de tuf calcaire.
Si nous sortons des objets qui semblent, en ge'ne'ral, tenir de
plus près à l’utilité’ publique, pour nous élever à la considération
de ceux qu’on regarde comme faisant plus spécialement
partie du domaine de la science, la Hongrie nous offrira encore,
sous les rapports minéralogiques, un nouveau degré d’intérêt. Les
ouvrages de de Born, de Ficlitel, d’Esmark, etc., renferment
une foule de faits qui semblent réclamer une attention particulière,
et qui, s’ils ne peuvent donner une idée précise de la
constitution minérale de cette vaste contrée, conduisent du
moins à des comparaisons importantes entre ce pays et plusieurs
autres , situés dans différentes parties du globe. Nous avons déjà
pris (page 6) une idée générale des observations qu’on a pu
recueillir en Hongrie ; nous avons vu les inductions qu’on pouvait
en tirer, sous un grand nombre de rapports ; les incertitudes
dans lesquelles elles nous laissaient sur une multitude
d’objets, et la nécessité d’examiner de nouveau ce pays, qui
semblait fournir à la science, des données du plus haut intérêt.
Mais l’étude de tous ces détails ayant été le but principal du
voyage que j’ai entrepris, et les observations que j’ai pu recueillir
à cet égard formant le sujet de l’ouvrage que je publie
aujourd’hui, il suffit d’avoir rappelé les objets principaux qui
peuvent fixer l’attention générale, et qui justifient l’intérêt que
cette contrée devait inspirer d’avance sous tous lés rapports.
Maintenant il est nécessaire de donner une idée générale de la
direction de mon voyage; du but que je me suis proposé en
parcourant telle ou telle partie de la Hongrie; enfin, de l’ordre
que j’ai cru devoir adopter dans la relation de mes courses,
ainsi que dans les résumés généraux de mes observations,
EXPOSÉ GÉNÉRAL DU VOYAGE— ORDRE ADOPTÉ DANS LA RELATION.
Les contrées de Schemnitz et de Kremnitz, si célèbres dans
toute l’Europe , par les mines d’argent aurifère qu’elles renferment,
dont la constitution minérale avait donné lieu à de nombreuses
discussions , et laissait dès lors beaucoup d’incertitude ,
furent les premières qui me parurent devoir fixer mon attention.
Tout ce que nous connaissions sur elles annonçait beaucoup
de circonstances diverses, dont l’observation semblait devoir
éclaircir des questions géologiques importantes. Les relations
qüon avait cru y reconnaître entre diverses roches,
comme les obsidiennes, les ponces, lessiénites, les roches de
quarz, etc. , étaient trop éloignées de ce que présentaient d’autres
contrées, pour ne pas laisser soupçonner qu’on avait commis
à cet égard beaucoup d’erreurs , ou qu’on n’avait pas recueilli
des données suffisantes, pour se former une idée précise de la
véritable nature du terrain. Tout me portait donc à visiter d’aboi
d ces contrées, et ce sont en effet celles qui m’ont donné
les résultats les plus importans, et qui m’ont servi de base pour
1 etude de toutes les autres. J’ai parcouru ensuite le petit
groupe de montagnes de Dregely, sur le bord du Danube, qui
présente un terrain absolument semblable à celui de Schemnitz,
mais moins compliqué. J’ai visité les montagnes de Matra, qui
s élevent sur le bord septentrional de la grande plaine, et qui
présentent encore des roches de même genre. Je me suis porté
ensuite sur le groupe de montagnes qui s’étend depuis Tokaj
jusqu’à Epériès, où les obsidiennes de diverses variétés , les
ponces , et plusieurs autres produits, cités par les différens