différens : Slowakes, Russniakes, Croates , Serviens , Illy -
riens, Carnioliens.— Magyares, K um ans, Jaszons, S ze-
klers.— Vainques, Bulgaresil— Saxons, Souabes, Bavarois,
Franconiens, A utrichiens.— G recs, A rm énien s, .A lba -
niens. — Italiens. Français. — Juifs. Z ingares, etc.
Mais, quoique attache's depuis des siècles à la même patrie, lies
par des interets communs, gouvernes à peu près par les mêmes
lois, et vivant ge'ne'ralement entre eux en assez bonne intelligence,
la plupart de ces peuples sont pourtant encore distincts :
chacun d’eux conserve avec une sorte d’orgueil le souvenir de
son origine, et ne contracte, en général, d’alliance qu’avec les
siens ; il en résulte que la plupart ont conservé leurs langues
ou leurs dialectes, leurs moeurs et leurs usages, et souvent même
leur physionomie particulière. D’ailleurs, quoique réunis souvent
dans les mêmes lieux, on peut cependant en général assigner
à chacun d’eux des cantons particuliers, qui sont, en quelque
sorte , devenus leur patrie.
Les Slowakes, qu’on nomme aussi Slaves-Bohèmes, et qui
sont connus en français sous le nom générique d'Esclavons ,
habitent en général la partie montagneuse du nord de la Hongrie
; ils forment la population presque entière des comitats de
Presburg, de Nyitra, de Trentsen, de Thürotz, d’A rva, de
Lipté, de Zolyom, de Bacs, de Hont, de Gômôr, de Nogrâd
et de Gran. Ces Esclavons, qui sont probablement les débris
du grand empire Morave, détruit par Arpad ( page 52 ), et par
conséquent les véritables naturels du pays, forment à eux seuls
une très-grande partie de la population. Plus actifs, plus industrieux
que lesHpngrais, ils s’étendent successivement, et, de nos
jours même, il s’en est établi des colonies dans le pays plat, et
dans beaucoup d’endroits où il n’en existait pas auparavant. Il
se présente à ce sujet un fait assez remarquable, c’est que, dans
tous les lieux ou ces Esclavons >Se trouvent établis parmi des
Hongraisoudes Allemands, ces derniers casent bientôt de prospérer;
ils perdent leur langue , deviennent Esclavons, ou s’éteignent
entièrement. Aussi beaucoup d’endroits quiln’étaient
jadis peuplés que d’Allemands, comme, par exemple, les villes
de mines, sont-ils aujourd’hui tout-à-fait EselavonÜ;' et cè qui
rend, dit M. Schwartner, cette dénationalisation plus frappante,
c’est que les noms de familles et les noms de villes, rappellent
encore aujourd’hui leur origine allemande.
Les Slowakes sont en général d’une assez belle taille Leur
activité, leur industrie leur donnent de l’aisance; aussi sont-ils
mis assez proprement les jours de fête, et quelquefois même
avec elegance. Des pantalons de drap, des bottines, un gilet de
drap sans manches , garni de très-gros boutons d’argent, en
forme de grelots ciselés et ouvragés à la surface ; voilà ce” qui
compose leur habillement d’été : le gilet ouvert et flottant par
devant, jaisse voir la chemise qui est brodée sur la poitrine et
quelquefois meme sur les manches; une ceinture de cuir, sert à
maintenir les habits autour du corps, et renferme le briquet
1 amadou, la pipe et le sac à tabac. Dans l’hiver, une grande
pelisse de drap ou de peau de mouton, les garantit des rigueurs
de la saison. Quant à la coiffure, elle varie dans les différens
lieux : souvent nu-tete, les cheveux huilés et assez bien peignes,
ils portent ici un large chapeau rond, là, une- espèce de
long tuyau de poêle sans rebord, d’un pied et demi de hauteur;
ailleurs, c’est une simple calotte de feutre. Les femmes
sont en bottines à talons de cuivre et ornées de grelots, en jupons
de drap en corsets sans manches, ordinairement de coiffeur
toncee; leur chemise est le plus souvent brodée sur les man