
Superposition
du lia chyle au
grünstein por-
phyrique.
Enfin, il existe entre ces roches un caractère distinctif tout-a-
fait géologique. Le groupe des montagnes métallifères de Krem
nitz s’élève isolément au milieu du trachyte, qui 1 enveloppe e
toutes parts; il constitue toute la gauche de la vallée de Krem-
nitz, et c’est à la droite que se trouve le terrain de trachyte, il
se prolonge à peu de distance au sud, et c’est alors le terrain
trachytique -qui lui succède : il s’étend en largeur, vers l’ouest,
h une heure et demie ou deux heures de marche, et de ce côté,
c’est encore le trachyte qu’on trouve aussitôt qu’on le quitte.
Ce sont là précisément les caractères que nous avons reconnus
dans l’examen attentif et détaillé que nous avons fait de la contrée
de Schemnitz. Veut-on encore une autre analogie ? c est au
milieu de ce terrain seul que se trouvent les mines de Kremnitz,
car toutes les exploitations sont à la droite de la vallee,
et il n’en existe pas une à la gauche.
Mais une dernière circonstance décisive, c’est que le ter-
. rain de trachyte repose sur les roches qui composent la partie
métallifère; c’est ce que l’on peut conclure de l’inclinaison des
couches, qui plongent en général à l’est-nord-est, et qui pai
conséquent semblent devoir s’enfoncer sous les tràchytes qui
constituent toutes les montagnes à l’est de la vallée. Il y a plus;
on voit la superposition immédiate en remontant le ruisseau qui
passe à Kremnitz. A peu de distance de la ville , ce ruisseau
coule sur le grünstein porphyrique, qui est le prolongement des
montagnes de la droite; et à la gauche s’élèvent, immédiatement
au-dessus de lui, des roches qui sembleraient avoir été
rongées par ses eaux, et qui offrent le trachyte le mieux prononcé.
On -y trouve du trachyte celluleux, qui renferme des
prismes carrés de pyroxène, et qui appartient à ees variétés de
couleur rouge de brique, que nous avons -souvent indiquées
depuis que nous sommes sortis de Schemnitz. De là il n’y a plus
qu’un pas à faire pour arriver à l’évidence matérielle ; qu’on
remonte le ruisseau pendant quelques minutes, et la superposition
immédiate devient tellement visible, qu’on peut placer
une main sur le grünstein de la partie inférieure, et une autre
sur le trachyte qui le recouvre.
A ce sujet, j’observerai, bien moins pour le plaisir de relever Erreur ae si.
une erreur, que pour répondre directement aux minéralogistes rc.
qui compareraient mes observations avec celles de M. Esmarck,
que ce savant auteur s’est ici fortement trompé, en disant que
son trapp primitif ( UrtrOpp ), qui compose la masse des montagnes
où se trouve le calvaire, repose sur le porphyre siéni-
lique [ sienit porphyr ). Il n’y a point à Kremnitz de roches
qu’on puisse comparer à celles qui se trouvent dans la vallée de
Hodi’ilz, auxquelles M. Esmarck a donné primitivement le nom
de siénit porphyr, et que nous avons indiquées page 300. C’est
par extension qu’il a donné le même nom à plusieurs autres roches,
qui n’ont aucune ressemblance géologique ou minéralogique
avec celles-ci. O r, c’est ce qu’il a fait encore à Kremnitz:
il est de toute évidence que les siénit porphyr qu’il indique dans
cette contrée, et principalement sur la route de Kremnitz à Neu-
sohl, par la montagne que nous avons traversée, sont de véritables
tràchytes. Mais, comme on trouve dans cet auteur que
le trapp primitif repose sur le siénit porphyr, il en résulterait, en
traduisant dans notre nomenclature, que le grünstein porphyrique
dont se composent les montagnes métallifères, reposerait
sur le trachyte ; c’est précisément le contraire de ce que nous
avons dit d’après la superposition- qui existe incontestablement
dans la vallée de Kremnitz, et qui se présente assez clairement
pour nous donner le droit de soutenir notre opinion. Au reste.