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part de ces fragmens sont extrêmement altérés. Ce qui est re-
marquable j c’est que cette alte'ration est toute differente de celle
qui a eu lieu à l’air libre, dans les fragmens que nous ayons rencontres
à la surface du terrain. L ’alteration a eu lieu dans tout
le bloc en même temps, et elle a commencé par la pâte, tandis
qu’à l’air libre elle n’a eu lieu qu’à la surface, et elle a commencé,
au contraire, par les cristaux de feldspath. La pâte est
passée en totalité à l’état terreux, et présente une matière d’un
blanc-jaunâtre, dans laquelle on distingue une multitude de petits
points verts, dont l’ensemble donne à la masse une teinte verdâtre.
Il est clair que la partie blanche est le feldspath, et que les
points verts proviennent de cette poussière noire disséminée,'
que nous avons regardée comme pyroxénique. Les cristaux de
feldspath paraissent avoir résisté davantage à l’altération; ils
sont souvent restés à peu près intacts lorsque toute la pâte s’est
décomposée; mais il arrive quelquefois aussi quils sont eux-
mêmes passés à l’état de kaolin. Il y a des blocs dont 1 alteration
ne fait, en quelque sorte, que commencer, qui ont seulement
perdu un peu de leur teinte noire, et qui ont conserve
leur dureté et leur solidité; dans d’autres, la couleur est un peu
plus altérée en même temps que la dureté, la solidité; enfin,
en comparant divers blocs, on voit la roche arriver à l’état
tout-à-fait terreux, friable, susceptible de se delayer dans l’eau,
et par conséquent prête à aller former des dépôts argileux lors- 1
que les eaux pourront l’entraîner au loin.
La butte la plus méridionale de la masse de Szanda, celle qui
se trouve par conséquent à la droite de la petite vallée dont
nous avons parlé, est.moins élevée que la bute précédente; elle
est fortement escarpée dans sa partie septentrionale, et le terrain
qui la précède, en s’élevant en pente très-douce, est coum
o n t a g n e s d e d r e g e l y e t d e c s e r h a t . 541
vert de blocs énormes, qui paraissent être tombés de l’escarpement.
En comparant cette butte à celle dont nous venons de
parler, et qui n’en est éloignée que de la largeur de la vallée,
on serait porté à croire qu’elle a jadis fait partie de la même
masse, ce q u i, sous quelques rapports, conduirait encore à
soupçonner que les roches qui les composent se trouvent au-
dessus des grès et appartiennent au terrain basaltique.
Venons maintenant aux buttes de Acsa ( prononc. A tch a ), Butiesde.w
qui se trouvent à environ trois lieues, au sud de Szanda. Je savais,
d’après les observations de M. Esmarck, qu’il devait se
trouver, aux environs de cet endroit, une butte basaltique*;
ce qui me détermina à y faire une excursion, en partant de A s -
zod. Acsa est surtout remarquable par le château et le parc du
baron de Pronay, qui sont extrêmement agréables. De la terrasse,
on a une très-belle vue sur les montagnes environnantes;
on aperçoit au nord la montagne de Szanda, que nous venons
de décrire, et on voit au nord-est se prolonger les montagnes
qui rejoignent celles de K arancs; plus près, au nord-ouest, se
trouve la montagne de Csô-Var ( c’est par erreur qu’elle est Ca,Mire
désignée sous le nom de K ova r dans l’ouvrage de M. Esmarck ), *
qui est composée de calcaire compacte, de couleur grise, mal
stratifie, dans lequel M. Esmarck annonce qu’il existe des ammonites.
N’ayant pu d’abord me procurer de senseignemens sur la Gris }nc co-
taontagne où se trouve le basalte, je me dirigeai au sud-ouest î“ill“i'
du château, sur une butte conique assez élevée, qu’on nomme
* Kurze JBe$chreibung, pag. 4g,
If faut, dans la description de M. Esmarck, lire Acsa au lieu de Aza.