de laquelle le corps de pompe forme une- colonne de 8 à 10
pieds : les aqueducs en, fonte communiquent, avec elle dans une
petite cave qui se trouve au-dessous, Tous les mouvemens.
s’exécutent avec une telle ponctualité et une telle facilite', qu’il
peine on entend le bruit des soupapes et du piston , lors même
qu’on, est à quelques pieds, de la machine: : rißnne peut donner
à l’extérieur une idée de l’effort énorme qui est produit. Ces-
belles machines, qui suffiraient seules pour engager un mineur
à,visiter cette contrée, ont e'te' construites par M> Reichenbach,
de Munich, dont le nom se rattache à tant d’instrumens parfaits
De Reichenhall à Berchtesgaden, il faut encore traverser des
montagnes qui séparent la vallée de la Saal de celle de l’Aibe.
Ces montagnes, sont , en. général,. peu élevées et d’une forme
arrondie ; leurs pentes sont couvertes de conglomérats,calcaires,
et de sables. Ce n’est que dans les parties, les, plus hautgs.qu’on
retrouve des calcaires, en place,, tout-à-fait, semblables à.ceux,
des montagnes de Itzel- Ils.se prolongent au nord, où. ils vont,
former le Untersberg, et, au,sud’, où ils se lient avec la, masse
centrale des montagnes de cette contrée. On retrouve encore’
les conglomérats calcaires en descendant vers Berchtesgaden, et
toutes les collines environnantes en sont également formées..
Ces dépôts mécaniques se prolongent même le long.de la \ allée
d’Albe jusque au-delà du Königs See { lac du.Roi.), où ils pré--
sentent différentes variétés. On trouve d’abord du. grès schisteux,
très-micacé, très-fin, d’un.gris verdâtre, en,couches.intercalées
au milieu des conglomérats grossiers; ailleurs, ce. sont,
des grès schisteux, rougeâtres et très-argileux., qui renferment
aussi une grande quantité de mica, et qui alternent souvent par
couches très-minces avec de& matières, fines de même genre,
mais d’un gris verdâtre. Il en résulte en grand des roches bariolées
ou tachetées de ces deux couleurs, qui rappellent singulièrement
certaines variétés de molasses qu’on trouve en Suisse,
et surtout sur la route de 'Zurich à Bâle. Je ne sais si, dans le
Salzburg, ces roches se trouvent comme en Suisse, dans la
masse de nagelflue : cela est assez probable.; mais je n’ai vu ces
roches que dans la partie inférieure des petites vallées transversales
que j’ai rencontrées en différens points, en me promenant
sur les collines où passent les aqueducs qui portent les eaux salées
à Reichenhall. Elles offrent même une stratification inverse
des couches de grès schisteux précédens ; en sorte que la masse
de nagelflue , dans la supposition où elle serait appuyée sur ces
roches, se trouverait avec elles en gisement différent ( abwei-
chende Ictgerung ). 'Quoi qu’il en soit, toutes ces roches aréna-
cees reposent évidemment sur le calcaire des hautes montagnes,
au pied desquelles elles forment des collines plus ou moins considérables.
Le but de mon excursion à Berchtesgaden était particulièrement
de visiter les salines. Le directeur, qui ne put m’y accompagner
lui-meme, m’y fit conduire par son secrétaire. L ’entrée
des galeries est a peu de distance de la ville; je fus assez étonné
de voir les mineurs m’apporter une casaque blanche, en forme
de peignoir, .ayant l’habitude d’endosser, au contraire, dans
toutes les mines,, un habillement noir, pour visiter les travaux;
on me donna ensuite une grosse bougie au lieu de lanterne de
mineur. Tous ceux qui devaient m’accompagner s’ajustèrent
de leur mieux dans lé même costume, et, chacun notre bougie
à.la main, notre tunique sur le dos, nous entrâmes prooéssiOn-
nellemeat dans les mines. On m’en fit parcourir tous les détours
et remarquer les parties intéressantes ; on se prêta avec une