bien construits, et qui, la plupart, sont d’une e'poque assez récente
: mais il y a peu ou même point d’eclifices remarquables
à Vienne par l’architecture. Le palais impe'rial, qui est immense,
ayant e'tê agrandi à diverses époques, offre peu d’ensemble et
de syme'trie à l’extérieur, et paraît en ge'ne'ral au-dessous de
l’ide'e qu’on se forme naturellement de la demeure d’un grand
souverain. Cependant il y a quelques parties qui sont re'ellement
fort belles, et même imposantes; mais ici, commç partout à
Vienne, on a e'tê gêne' par l’espace : tout est trop resserre', et le
palais est masque' d’un côté par les maisons de la ville, et dé
l ’autre par le rempart; il n’a même d’issue que par des arcades
nécessairement publiques, e t, par conséquent, souvent encombrées
de voitures et de piétons. Parmi les églises, il n’y a que
celle de Saint-Ethienne qui puisse attirer les regards; elle est
d’une très-belle architecture gothique ; la flèche qui la domine,
aussi hardie qu’imposante jg s’élève à 138 mètres de hauteur au-
dessus du pavé de la place : elle est en conséquence un peu
moins haute que la flèche de Strasbourg, qui s’élève à 142 mètres
; mais elle est plus élevée que les édifices que nous possédons
à Paris; car la flèche du dôme des Invalides, le plus haut
de tous, n’a que 105 mètres au-dessus dés eours, et les tours
de Notre-Dame, 66 mètres au-dessus du parvis.
Dans le nombre assez grand de places que la ville renferme;,
il n’en est aucune qui puisse être citée particulièrement ; elles-
sont la plupart irrégulières, et souvent encombrées de petites
échoppes de revendeurs : les fontaines, les monumens qui en
occupent le centre, et qui sont souvent surchargés d’ornemens,.
sont en général de mauvais goût ; mais la place Joseph , qu’on
peut regarder comme une des cours du château, offre dans son.
ensemble quelque chose de noble ; elle serait même imposante:
si elle était plus vaste : la statue équestre de Joseph II, qui en
occupe le centre, et qui est d’ailleurs très-belle en elle-même,
quoique un peu froide, y produit un fort bel effet.
Les maisons deVienne sont en général en briques ou en bois-»
mais les bâtimens de quelque importance sont construits en pierres
: les uns sont d’un grès particulier jaunâtre ou grisâtre, qu’on
tire des frontières de l’Autriche, et dont nous avons traversé
des montagnes considérables avant d’arriver à Vienne ; les autres
sont construits en pierres calcaires coquillières, qui viennent
des bords du lac de Neusiedel, en Hongrie, et qui ont la
plus grande ressemblance avec celles que nous employons à
Paris ; nous verrons ën effet, chapitre X IX , que ce calcaire appartient
à une formation assez analogue à celle du calcaire grossier
parisien. Les rues de Vienne sont très-bien pavées; il y
existe, de chaque côté, des trottoirs pour les piétons, composés
de grandes dalles d’un granité gris, qu’on tiré de Saiblingstein,
sur les bords du Danube; le milieu de la rue est d’un grès de
couleur grise, dont une partie vient de Burkersdorf, où nous
avons remarqué, en passant, quelques carrières : on en tire aussi
de plusieurs autres points de ces montagnes.
Mais, en parlant du pavé de Vienne, je ne puis passer sous
silence la manière dont on pave le dessous des portes, cochères;
c’est une invention qui me parait être aussi simple qu’utile : au
lieu de pierres, comme nous le faisons habituellement, on a
imaginé à Vienne d’employer des cubes de bois, qu’on place à
côté les uns des autres comme des pavés, et de manière que le
fil du bois soit vertical. Il résulte de cette construction, qu’une
voiture, en passant sous la porte, est à peine entendue dans la
maison, et ne produit jamais cet ébranlement et ce bruit très-
désagre'ables que causent toujours nos voitures en passant sous