ques, cas même, à peine un demi-gros. Les matières terreuses
sont aussi quelquefois assez riches en substances me'talliques >
qui s’y trouvent disséminées : il y en a qui renferment jusqu’à
2 marcs d’argent au quintal. L ’or, qui se trouve rarement seul,
est assez généralement en proportion de l’argent dans ces divers
minerais, et à peu près dans le rapport de 1 à 30 ; mais la richesse
en ce point est encore extrêmement variable, et souvent
les mines les plus riches en argent sont celles qui fournissent le
moins d’or.
On conçoit que le but de mon voyage en Hongrie étant la
géologie, je n’ai pu m’occuper de l’art des mines assez directement
pour pouvoir donner ici beaucoup de détails techniques;
quantité d’objets ont dû nécessairement m’échapper, et il en
est d’autres que j ’ai négligés à dessein, parce qu’ils auraient exigé
trop de temps pour être bien vus. D’ailleurs, ce qu’il y a de plus
important dans les travaux des mines, dans le traitement des
' minerais, et dans l’administration, est parfaitement connu par
les recherches de plusieurs savans. On trouvera à cet égard toutes
les observations rassemblées dans le bel ouvrage que M. Héron
de Villefosse vient de publier sur la richesse minérale, ouvrage
qui fait le plus grand honneur à la France, et qui est
hors de comparaison avec aucun de ceux qui ont été publiés
jusqu’ici sur ce sujet. Je me bornerai donc à donner quelques
idées générales des travaux et des produits, principalement pour
les personnes, qui ne s’occupant pas directement des mines,
seront bien aises de prendre quelques notions sur celles qui ont,
' en Europe, le plus de célébrité,
ondes L es travaux des mines sont, en général, exécutés à Schem- UX. ' O y
nitz comme dans toute autre contrée, mais seulement sur une
plus grande échelle. Les puits, les galeries,.sont très-bien perce's,
et en général parfaitement tenus ; les réservoirs d’eau, les
canaux, sont disposés avec beaucoup d’art ; de belles galeries
d’écoulement annoncent avec quel soin et quelle grandeur ces
mines ont été jadis exploitées, et rappellent la protection spéciale
des souverains. Il n’y a point de doute que si on voulait
s occuper un peu plus de ce qui concerne la science et le perfectionnement
de l ’art, Schemnitz serait encore un des plus
beaux établissemens de l’Europe, et que son école pourrait alors
rivaliser avec celle de Freyberg, en Saxe.
La grande épaisseur que présentent quelquefois les filons à Travail e„
Schemnitz a nécessité un mode particulier d’exploitation, et fait
imaginer ce qu’on nomme le travail en travers ( der Querbau).
On sait que dans les filons peu puissans, comme la plupart de
ceux qui se présentent ordinairement dans les différentes minw
de l’Europe, on pousse des galeries sur la direction du dépôt
métallifère, et qu’on l’enlève successivement devant soi en l’attaquant
sur toute son épaisseur ; mais , lorsque ce sont des amas
volumineux, on ne pourrait les enlever en totalité de cette manière,
sans qu’il en résultât des excavations immenses, qui exigeraient
des dépenses considérables pour être étayées convenablement.
C’est alors que le travail en travers devient important :
il consiste à pratiquer des galeries transversales du mur du filon
à son toit, en partant d’une galerie longitudinale poussée préalablement
sur sa direction. Ces galeries transversales sont convenablement
espacées entre elles, de manière à ce qu’il reste,
dans les premiers temps, des masses suffisantes du filon, qui
servent alors de soutiens à tous les travaux. Lorsqu’on a enlevé
tous les minerais sur leur direction, on les comble, soit avec
les déblais, soit avec des matières stériles prises dans d’autres
points. On perce alors de nouvelles galeries dans les intervalles