Granite, gneiss,
filons aurifères
"Vignes.
tliie nationale des Autrichiens pour les Ilongrais, n’ont fait que
rendre ma surprise plus agréable, lorsque je me présentai devant
le magistrat : je trouvai en lui un homme extrêmement
honnête, qui m’assura que nulle part je ne serais plus libre que
dans son pays, et qu’il me suffirait de m’annoncer comme etranger
pour être parfaitement reçu partout. En effet, dans tout le
cours de mon voyage, j’ai reçu de toutes parts les marques les
plus touchantes d’intérêt; j’ai été accueilli delà manière la plus
affable par tous les gentilshommes hôngrais ; et leur noble hospitalité,
en me faisant souvent oublier les fatigues, a gravé dans
ma mémoire autant de souvenirs aimables que la nature m’a
offert d’observations précieuses.
' Je quittai Presburg par la route de Pôsing, côtoyant à gauche
les montagnes primitives, et ayant à droite une plaine fort
étendue et cultivée. Ces montagnes sont composées de granité,
de gneiss et de micaschiste, qui.paraissent se trouver ensemble.
Fichtel y indique, près de Pôsing, un filon de quarz aurifère,
que l’on a exploité. Sur le revers opposé, il indique, à Ma-
Jaszka, un filon d’antimoine, et, près de là , un autre filon d’or
et d’argent, également exploité-Ces filons argentifères ou aurifères
sont analogues à ceux qu’on exploite au milieu du terrain
primitif, à Botza, dans le comitai de Liptô'; mais ils ne
peuvent être comparés à ceux de la contrée-de Schemnitz, qui,
comme nous le verrons plus tard, se trouvent dans un terrain
tout-à-fait différent,, et qui a même des caractères tout particuliers,
qu’on ne retrouve que dans les mines duNouveau-Monde.
Les parties basses de ces montagnes, depuis Presburg jus-
ques au-delà de Pôsing, sont couvertes de vignes, qui produisent
de fort bons vins, connus sous le nom de vins de Saint-Georges,
du nom de la petite ville qui se trouve près.de là, et qu’oa
emploie souvent à Vienne comme les meilleurs vins d’ordinaire,
avec ceux d e Bude et de (Edenburg. Ce sont ceux que nous avons
déjà indiqués dans l’Introduction, page 105.
J’étais trop pressé d’arriver sur les bords de laGran,où commencent
les terrains qui faisaient le but principal démon voyage
en Hongrie, pour m’arrêter à parcourir cette chaîne de montagnes
, qui, d’ailleurs, ne me paraissait pas être d’un très-grand
intérêt. Arrivé kModerne, je quittai la route qui conduit en Moravie,
pour me diriger sur Tyrnau. Le granité se montre encore
à nu en quittant la ville, mais bientôt il s’enfonce sous des amas
de sable et de cailloux roulés. On se trouve alors sur un plateau
peu fertile, qui s’étend à l’ouest et au sud jusqu’à l’horizon, et
qui est borné au nord par des montagnes fort éloignées. Partout,
dans les ravins creusés par les eaux, on ne rencontre que du sable
fin, qui, çà et là, renferme quelques cailloux roulés de granité,
de gneiss, et aussi de quarz aventuriné, rouge et jaunâtre. On ne
voit rien autre chose jusqu’à T y rnau ( Nagy-Szombath, hong. ),
dont la route est, en conséquence, fort désagréable.
Tyrnau est une assez jolie petite ville. J’ai été frappé de l’extrême
propreté de toutes les petites maisons qu’elle renferme :
toutes étaient nouvellement barbouillées à la chaux, les per-
siennes peintes en vert; et, quoique ce ne soit véritablement
que des cabanes, leur ensemble m’a paru assez riant. Il y a ici
un grand nombre d’églises; de loin, on n’aperçoit que des
clochers, qui feraient soupçonner une ville beaucoup plus populeuse,
et qui lui ont mérité le surnom de p etite Rome.
Les rues de Tyrnau sont larges et proprement tenues; il y a
plusieurs auberges, mais on m’avait indiqué, comme la meilleure,
VAigle N o ir , qui se trouve sur la place, en face d’une
rue large, à l’extrémité de laquelle on aperçoit une portion des
Ville de Tyrnau.