qu’elle venait d’être dévastée par un incendie, et ce n’est qu’a-
près quelques momens que je pus m’apercevoir que cette première
impression était le résultat du genre de construction qu’on
y a adopté, au moins dans la rue principale. La plupart des
maisons n’ont qu’un étage, surmonté d’un toit très-élevé ; mais
on a imaginé, pour figurer un second étage, d’élever une muraille
isolée qui cache le toit, et qui se termine par une corniche.
Au milieu de cette muraille se trouvent une ou plusieurs
ouvertures en forme de fenêtres, mais sans vitres et sans châssis,
par lesquelles on aperçoit la teinte sombre de la toiture. Or, le
premier effet que produit cette singulière construction est celui
d’une maison ruinée , dont le toit et les vitrages sont tombés, et
où. enfin il ne reste plus que la cage. Cependant on s’aperçoit
bientôt de la supercherie, et on reconnaît alors que ces fausses
fenêtres ont souvent pour objet de donner passage à une longue
et large poutre, qui sert de gouttière. Dans quelques
maisons on a jugé à propos de mettre un peu plus de luxe , et
on a ajouté à la muraille de véritables persiennes, peintes,
en vert, qui trompent plus facilement les yeux; mais il est encore
assez singulier de voir alors ces énormes gouttières sortir
immédiatement d’une persienne pour porter les eaux au milieu
de la rue à 10 ou 15 pieds, de distance.
J’étais à peine arrivé à Neusohl, que je fis connaissance avec
M. Zipser, l’un des minéralogistes les plus distingués de la Hongrie,
et avec M. Beniczki, notaire ( secrétaire ) du comitat,.qui,
à une grande variété de connaissances, joint un goût particulier
pour la géologie. Les collections.de ces messieurs m’ont offert
des détails intéressans sur la Hongrie,, et les renseignemens que.
j’ai puisés dans leur conversation m’ont été fort utiles dans la
suite de mon voyage. J’ai aussi à les remercier de l’accueil aimable
qu’ils ont bien voulu me faire, et de la complaisance qu’ils
ont mise à m’accompagner dans mes excursions.
Je suis resté peu de temps dans cette contrée, parce qu’ayant
déjà beaucoup de renseignemens sur sa constitution minérale *
qui se rapporte à un ordre de choses depuis long-temps connu,
il me suffisait de quelques excursions pour me familiariser avec
la nature des roches qui ont été citées sous différens noms, et
profiter ensuite de toutes les observations qui avaient été déjà
recueillies par différens auteurs. En général, le plus grand nombre
des roches qu’on rencontre au milieu du terrain de Neusohl
appartiennent à la formation de transition, et le calcaire
gris et la grauwacke ejwsont les principales ; les autres forment
des masses particulières, subordonnées aux précédentes, et ne
se présentent nulle part sur une grande étendue. Get assemblage
de roches repose sur le terrain de granité, gneiss et micaschiste,
qui constitue les hautes montagnes qu’on trouve au
nord et à l’est, entre le eomitat de Zolyom et ceux de Liptô et
de Gômôr. Le terrain de trathyte se présente aussi autour de
Neusohl, derrière les montagnes précédentes; d’Une part à
l’ouest, où il se rattache au groupe de montagnes trachytiques
de Kremnitz, de l’autre àl’est, où il paraît dépendre des montagnes
qui bordent la rivière de Szlatina, et qui se rattachent,
comme nous l’avons dit, au groupe de Schemnitz. Telle est l’idée
* Voyez Bonis, Briefe f pages 196 à 201}
Ferbër, Abhandlungen über die Gebirge und Bergwerte in Ungarn ■
Esmarck, Kurze Reschreibung, pag. 5o— 54$
Becker, Journal einer Reise, pag. 3i ƒ
Zipser , Taschenbuch : au mot Neusohl, et dans la plus grande partie des
lieux dont nous aurons successivement occasion de citer les noms
Conslilnliorî
minérale; -