probabilités très-élevées sur plusieurs autres, et à concevoir de
très-forts soupçons sur ceux-mêmes qui forment des masses isolées,
où les caractères principaux qui nous avaient jusque là décidés
viennent à manquer totalement. Mais ce n’est pas ici le
lieu d’entrer dans une discussion à cet égard; c’est à l’article Basalte
j du troisième volume, que nous en traiterons spécialement.
Nous savons que, parmi les diverses masses basaltiques que
nous connaissons, il en est qui forment deS plateaux plus ou
moins étendus, qui reposent sur des roches d’une autre nature,
et même sur des dépôts arénacés extrêmement modernes. Mais
il en est d’autres qui forment, au milieu des plaines, des buttes
isolées dont le pied est couvert de débris, et dont on ne peut
voir la relation avec les matières qui constituent le sol environnant.
Ces butes isolées, très-éloignées souvent de toutes les autres
masses de même roche, méritent une attention particulière,
et leur formation semble appartenir à un ordre de choses très-
différent de celui qui a donné heu à la formation des basaltes
en plateaux. Pénétré de cette différence, qui présente un sujet
de recherches du plus haut intérêt, je me suis beaucoup informé
à Schemnitz si on avait eu, par les différens travaux souterrains,
l’occasion d’approcher de la montagne du Calvaire,
de manière à reconnaître la relation directe de la masse basaltique
avec le terrain environnant. Mais je me suis bien assuré,
d’après les plans des mines, qu’on en était encoPe très-éloigne';
de sorte qu’il est impossible de rien avoir de positif à cet égard-
Ce serait une belle expérience géologique que de pousser une
galerie vers la montagne du Calvaire, pour reconnaître si la
masse de basalte qui la compose est simplement appliquée sur
le grünstein porphyrique, ou si elle ne pénètre pas dans son
intérieur. Nous avons trop de données pour ne pas poser cette
ENVIRONS DE- SCHEMNITZ, Constrt. minér. du bassin. 0-61
cette question, et malheureusement trop peu pour la résoudre-
Outre la butte basaltique qui se trouve ainsi isolée au milieu
du bassin de Schemnitz, il existe encore du basalte à peu de
distance, à l’est, au près de la petite auberge qu’oii nomme
K iesh ü b el ou Gieshiibel. Celui-ci se trouve au pied des montagnes
de trachyte qui forment la limite orientale du bassin, et
est appuyé sur leurs flancs *. Il constitue, à la droite du ruisseau,
une espèce de petit promontoire de peu d’étendue, et qui se
termine par un petit plateau couvert d’arbres, dont la hauteur
au-dessus de la vallée est d’environ 20 mètres. Cette masse basaltique,
différente de celle du Calvariénberg, tant par sa forme
que par sa position, présente aussi des caractères minéralogiques
particuliers. Le basalte n’offre nulle part, ni dans les parties
saines, ni dans celles qui sont altérées, la structure en pièces
séparées grenues- La cassure est compacte, de couleur noire
dans les parties intactes; on y voit brider de petits cristaux la-
melleux, qui paraissent noirs, parce que le fond de la roche se
laisse voir à travers, mais qui, vus dans des esquilles minces,
sont blancs et demi-transparens. Ce sont des, cristaux de feldspath
qu’on distingue parfaitement dans les basaltes altérés, où
ils sont passés à l’état de kaolin. On voit alors qu’ils sont extrêmement
nombreux ; toute la masse en paraît composée, et c’est
entre eux que se trouve disséminée la matière noire colorante.
On découvre aussi dans cette roche quelques petits cristaux
noirs, qui paraissent être de l’amphibole, à en juger par leur
* Cette superposition a déjà été citée par plusieurs auteurs; mais lé trachyte
sc trouve désigné dans leurs ouvrages sous le nom de porphyr.
Voyez Reichetzer’s Ge'ognosie, pàg. 4b et 1 9 5 . Zip s e fs Taschenbuch,
PS- 92-
T. H
Basaltes de
Kieshübel«