
Amphibole
tendre.
de nouveau des griinstein porphyriques terreux, plus ou moins
solides; èt vingt minutes plus bas, dans un grand rocher dont
les divisions, presque verticales, semblent plonger à l’ouest-
nord-ouest, on trouve des roches analogues, dans lesquelles on
reconnaît assez distinctement des cristaux verts de trois ou quatre
lignes de longueur. Ces cristaux, dont la cassure longitudinale
est lamelleuse, paraissent n’être autre chose que de l ’amp
hibole, qui, par une circonstance dont je ne saurais rendre
compte, se trouve à l’e'tat terreux aussi bien que toutes les autres
parties constituantes de la roche. Ils conduisent à présumer
crue les taches quadrangulaires vertes, que nous avons citées
dans les premiers griinstein porphyriques terreux, que nous
avons rencontres dans cette valle'e, ne sont autre chose que des
cristaux semblables, moins caractérisés et plus intimement fondus
dans la pâte qui les enveloppe. La même roche se continue
encore pendant quelque temps ; mais les divisions qu’elle présente
semblent alors indiquer des couches inclinées au sud-est.
Bientôt on arrive au fond de la vallée, où l’on trouve des roches
qui présentent d’autres caractères.
Les diverses variétés de roches que nouf venons devoir, composent
toute la masse des montagnes qui forment la droite de
la vallée de Hodritz. On peut facilement en étudier toutes les
modifications sur la route ; mais il est fort difficile de les poursuivre
dans la montagne, où tout est couvert de forêts très-
épaisses ; ce n’est que çà et là qu’on rencontre quelques pointes
de rochers à découvert : cependant le peu qu’on en voit indique
suffisamment qu’elles se prolongent assez loin vers la vallée
d’Eisenbach. Elles paraissent constituer toute la masse de ces
montagnes, et former surtout la pointe qui s’avance dans le haut,
entre ces deux vallées, en se terminant brusquement au-dessus
E N V IR O N S D E S CH EM N IT Z , V a llé e de HoclrHz. -1299
du col dont nous avons déjà tant parlé. C’est avec beaucoup dê
peine que, dans une de mes courses, j’ai parcouru ces montagnes
, obligé de me conduire avec ma boussole à travers toutes
leurs ondulations et l’épaisse forêt qui les couvre. Le peu d’observations
que j’y ai recueillies m’a fait regretter le temps que j’y
ai passé, et je n’ai pas été tenté d’y revenir. Toutefois il me parait
évident que ces grünstein porphyriques terreux, qui forment
toute la partie supérieure de ces montagnes, reposent sur
les grünstein solides que j’ai trouvés à leur pied, dans la vallée
d’Eisenbach. C’est ce qui résulte de l’inclinaison nord-est qu’elles
présentent dans quelques points, précisément comme celles d’Eisenbach,
et de leur position à l’est de celles-ci.
Lorsqu’après avoir étudié les roches terreuses, qui forment
la partie supérieure de la vallée de Hodritz, on arrive vers le
bas, on trouve des roches qui, par leur consistance, paraissent
très-différentes. Elles sont beaucoup plus solides, et on y reconnaît
une pâ*e assez pure de feldspath compacte, grisâtre ou
verdâtre, dans laquelle sont disséminés des cristaux très-nets de
feldspath lamelleux brillant, et des cristaux de mica hexaèdre,
de quatre à cinq lignes de longueur. Çà et la on y découvre
aussi des cristaux d’amphibole très-nets, très-brillans dans
leur cassure; mais qui sont tendres et onctueux sous la pointe
avec laquelle on les entame. En approchant du village de Hodritz,
on rencontre des roches où l’amphibole est plus abondant,
puis d’autres où il en existe à peine, et enfin, de nouvelles
roches, plus cristallines que les premières, où l’on ne distingue
plus du tout de pâte de feldspath compacte ; elle sont entièrement
composées de feldspath cristallise, rougeâtre ou grisâtre
lamelleux et brillant, avec des cristaux nombreux d amphibole
noir, qui sont doués de la dureté ordiuaire à cette substance.