autre chose que le résultat de leur trituration ou de leur décomposition.
C’est pre'cise'ment la brèche dont j’ai rencontré des
blocs dans les murailles du château de Gimès.
Le sommet de cette butte n’est qu’à environ 245 mètres
(125 toises ) au-dessus du niveau de la mer ; il s’élève peu au-
dessus du niveau de la plaine que l’on vient de parcourir, et
seulement de 40 mètres au-dessus de la rivière de Gran, qui
passe à son pied. Il est couronnné par un monastère qui a été
cédé au chapitre de Gran, lors de la réforme des religieux. Ce
bâtiment produit un assez bel effet dans le paysage sévère que
présente cette contrée.
Trachvte ceul Ü 1® partie supérieure de cette butte présente un con-
laire en place glomérat trachvtioue, la parue inférieure offre des roches soli- sons les con- ° J i * x # x .
giomérafs. cleSj que l’0n voit distinctement au pied des escarpemens a pic,
qui se trouvent le long de la rivière. C’est un trachyte por-
phyrique, à pâte brune et terne, de feldspath compacte, rempli
de petits cristaux de feldspath vitreux, et traversé par des
veines d’une matière verdâtre. Cette espèce de porphyre, assez
compacte dans quelques parties, devient très-poreux dans d’autres,
et même extrêmement celluleux dans la partie supérieure
de sa masse. Les cristaux de feldspath sont alors beaucoup plus
vitreux ; ils semblent avoir été fondus et même on croit voir
qu’ils ont quelquefois coulé sur les parois des cellules. Dans
quelques points, un cristal, compris entre deux cavités, semble
avoir été comprimé, et s’être échappé en coulant aux deux
extrémités. Les cavités, le plus souvent vides et noires dans leur
intérieur, sont quelquefois tapissées d’une matière blanche ma-
melonée, qui est elle-même quelquefois recouverte d’une substance
verte. Ailleurs, ces mêmes cellules sont entièrement remplies
de quarz hyalin. Ces roches sont plus ou moins attirables
à l’aimant; elles ont beaucoup d’analogie avec certains fragmens
qu’on trouve dans le conglomérat qui les recouvre.
La butte de Saint-Benedek n’est qu’une partie d’une série de
montagnes qui se prolongent, en descendant, le long de la rivière
de Gran, jusqu’à une heure de distance au-dessous du
village, et en remontant, jusqu’à Königsberg, où elles s’appuient
sur les montagnes de trachyte que présente cette contrée. Partout,
sur cette longueur, on retrouve le conglomérat à la partie
supérieure ; et les roches porphyriques brunes, compactes ou
celluleuses, se font remarquer à la base. On n’a rien autre chose
à voir jusqu’à une heure avant Königsberg; mais, ça et là, la
pâte du conglomérat prend des caractères différens : tantôt elle
est noire, composée de fragmens scoriacés, et de quelques fragmens
ponceux; tantôt elle est de couleur rouge-brunâtre
pâle, souventporphyroïde, et tres-difËcile a distinguer alors des
fragmens de trachyte qu’elle renferme. On y trouve quelquefois
des blocs énormes de diverses variétés de roches trachytiques,
que souvent on serait tenté de prendre pour des roches en place.
A une heure environ avant Königsberg, on observe, à l’em- Tr“^ ™ *
bouchure d’une petite vallée, des variétés de trachyte à pâte
de feldspath compacte brunâtre, qui renferment des cristaux
de feldspath vitreux, quelquefois altérés, et des cristaux verts
noirâtres, à cassure longitudinale lamelleuse, qui paraissent etre
de l ’amphibole. Il y a des parties où la pâte estfinement poreuse ;
souvent alors,elle est pénétrée d’une matière de couleur verte
claire, facile à entamer, et qui ressemble à de la stéatite. Cette
roche parait être la masse constituante d une pointe de montagne
qui perce à travers les conglomérats, et qui se lie aux groupes
trachytiques qu’on trouve à l’ouest, et dontpious parlerons
bientôt.
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