
étant séparées que par des hauteurs peu considérables, formées
de matières arénacées, qui déterminent le partage des eaux entre
le Danube, et le Rhin. Elles sont également bordées par les
deux espèces de calcaire qui forment les deux pentes de la grande
vallée de la Suisse. Les calcaires gris compactes, traversés assez
souvent par des veines de calcaire spathique que l’on a désigné
sous le nom de calcaire a lp in , se présentent au sud, au pied
de la grande chaîne des Alpes. Le calcaire du Jura, qui entre
à Bàle dans la Souabe, où il couvre le pied oriental de la forêt
Noire, se prolonge dans la Franconie, où il forme, sur les bords
du Danube, des montagnes plus ou moins élevées, qui s’étendent
jusque au-delà de Ratisbonne. De même qu’en Suisse, le
nagelflue des plaines de la Bavière s’appuie, d’un cote, sur le
calcaire du Jura, comme on le voit distinctement à Neuburg,
sur le bord du Danube ; et de l’autre, sur le calcaire gris compacte,
au-devant duquel ils forment souvent aussi des montagnes
assez considérables.
Après avoir traversé très-rapidement ces plaines, qui offrent
peu d’intérêt au minéralogiste, je me portai dans le Salzburg»
où je voulais, en passant, jeter un coup d’oeil sur les dépôts de
sel, qui font la richesse dé cette contrée. De Munich à Peiss,
sur la route de Rosenheim, on marche constamment dans une
plaine qui ne présente aucune ondulation; mais le pays s’eleve
ensuite en pente douce, et l’on traverse une longue série de
collines, entièrement composées de conglomérats calcaires et
de sables, couvertes, en général, d’une magnifique végétation,
êt qui offrent des sites extrêmement variés. Le lac de Chiem
(Ghiern See) , qui n’a pas moins de dix lieues de circonférence,
et que l’on côtoie pour aller de Rosenheim à Traunstein, produit,
au milieu des collines qui l’entourent, un effet extrêmement
agréable. A Traunstein, la ville, au sommet d’une colline
assez élevée, et les immenses bàtimens des salines au fond de la
vallée, communiquant avec la ville par des escaliers couverts,
construits sur la pente de la montagne, forment un ensemble
un peu sévère, mais qui, du haut des collines qui bordent le
lac de Chiem à l’est, offrent encore un point de vue des plus pittoresques.
Les bàtimens des salines et le grand barrage établi sur
laTraun,pour amener naturellement les bois dans les chantiers
de l’établissement, méritent de fixer l’attention de quiconque
met un certain intérêt au perfectionnement des grandes entreprises.
Tout y est dirigé avec un ordre admirable; les eaux salées
sont amenées de Reichenhall et de Berchtesgaden, à dix
; lieues de là, par dessus deux chaînes de montagnes très-élevées,
au moyen de machines à colonnes d’eau, et de pompes., foulantes,
placées de distance en distance. Après avoir passe' sur
les bàtimens de graduation, elles sont amenées dans un immense
réservoir qui se trouve au centre des bàtimens d’évaporation
par le feu. Ce réservoir est entouré de huit chaudières, au-dessus
desquelles se trouvent d’immenses greniers. Les fourneaux
sont très-bien construits^, et le combustible est en general ménagé
avec beaucoup d’art.
Le barrage qu’on a établi sur laTrauna donné lieu à une petite-
chausse'e,etàun chemin très-agréable, qui conduit vers Reichenhall.
Il se trouve au pied des collines,formées par les nagelflues et:
les molasses qui couvrent toute la contrée, et qui présentent, dans
cette partie, des escarpemens où l’on peut facilement reconnaître
etleitr nature etleur structure. Lespartiesles plus grossières sont
composées de cailloux roulés de quarz schisteux ( quarz schiefe
r ), réunis entre eux par un ciment sableux très-fin, et quelquefois
très-dur; elles alternent par couches avec des grèsschis.-