que nous ayons la plus grande déférence pour Fichtel, nous ne
pouvons nous empêcher de remarquer qu’il a donne' un peu
trop d’extension à ses conclusions volcaniques, et qu’il a confondu
entre elles des roches bien distinctes.
M. jEsmarck, qui a parcouru la Hongrie après de Boni et
Fichtel, et nous a laisse’ çà et là quelques bons renseignemens ,
ne nous donne encore rien de positif sur le terrain de Schem-
nitz. Il décrit seulement, d’une manière plus exacte, quelques-
unes des roches qui le composent, et leur donne le nom de Porphyre
siénitique ( Sienitporphyr ), en faisant remarquer que
la pâte feldspathique passe très-souvent à l’argile endurcie, et
donne alors lieu à un Porphyre argileux ( Thon porphyr). Il
indique, comme subordonnées aux porphyres siénitiques, des
couches de Pechsteinporphyr, dont il cite plusieurs exemples*
et une couche de quarz compacte, très-fendille’, qui se trouve
auprès de la ville. Sous les rapports de gisement, il est porte' à
considérer toute la masse porphyrique comme reposant sur le micaschiste
( Glimmer schiefèr) ; et il cite, dans le voisinage, un
calcaire de transition ( übergangs-kalkstein ), qui est appuyé’
sur la même roche *.
Il résulté de cette analyse rapide de l’ouvrage de M. Esmarck,
dans ce qui a rapport à la contre'e de Schemnitz,. qu’on ne peut
encore rien conclure sur l’ordre de formation auquel appartient
ce terrain. On voit qu’il est postérieur à une roche de micaschiste
j mais cette association du Pechstein-porphyr et du
quarz,. qui paraissent assez incompatibles l’un avec l’autre, dans
l’e'tat actuel de la science, ne peut manquer de jeter une très—
* Kurze Beschreibung einer Mineralogische Reise durch Ungarn t etc.f
1798 , pag. 9 et suivantes.
COUP D ’ ffllL SU R LA CONTRÉE D E SCHEMNITZ.
grande incertitude, sur les conséquences qu on pourrait etre
tenté de tirer de la description générale. Il est évident que cet
auteur confond encore plusieurs terrains entre eux ; il tombe
dans un excès opposé à celui de Fichtel, en considérant toute
la contrée comme essentiellement formée par l’eau ; et il n est
arrêté dans ses conclusions , par aucune des considérations les
plus importantes.
On ne trouve encore rien de plus concluant dans les ouvrages
les plus re'cens. Les uns renferment seulement quelques indications
des minéraux qu’on trouve aux environs de Schemnitz,
ou des désignations vagues de quelques roches *. Les autres
présentent des aperçus beaucoup trop rapides de la constitution
géologique de la contrée. Tel est, sous ce dernier rapport,
l’ouvrage d<*M. Becker **, où l’auteur adopte les idées et les
_ __ , . -, 7 Becker, Zipscty
denominations deM. Esmarch. Il croit aussi que Ve porphyre eic.
de Schem nitz repose sur le micaschiste ( il indique comme
exemple la montagne de Szalas ) ; mais au lieu de considérer
le calcaire de transition comme placé sur cette roche, ainsi que
l’avait observéM. Esmarck, il le regarde comme plongeant très-
vraisemblablement dessous. Du reste, on ne trouve rien d’important
dans cet ouvrage, ou toutes les roches sont encore confondues
dans une seule formation. Quoique l’auteur se soit trouvé
assez embarrassé par la présence des porphyres poreux, duperl-
stein et des ponces, et qu’il paraisse être tenté d’en faire un dépôt
particulier, il ne s’explique pas ouvertement, et il paraît en
* Zipser’s Topograp.-Mineralogisches Handbuch von Ungarn ; 1817.
Leonhard’s Taschenbuch, 1816, etc.
** Journal einer Bergmännischen Reise durch Ungarn; i 8i 5$ i .ert part.,
jage 12'.