
nos portes pavées en pierres. On emploie tout simplement le
sapin pour cet objet, et ces sortes de pavés durent très-longtemps.
Le nombre des hôtels garnis est peu considérable à Vienne,
ce qui est assez étonnant dans une ville où il y a toujours une
grande affluence d’étrangers ; ceux qui existent même dans l’intérieur
de la ville, sont en général assez mal tenus, dè sorte que
le voyageur n’est guère tenté d’y rester : on cherche ordinairement
en arrivant, ou on fait chercher d’avance, un logement
garni dans une maison particulière, et il y en a toujours un très-
grand nombre à choisir. Mais il existe, dans les faubourgs, des
auberges où l’on est généralement assez bien, et pour un prix
assez modique : la Leopoldstadt est, sous ce rapport, un des
faubourgs les plus agréables pour le voyageur qui ne fait pas un
long séjour à Vienne; il y respire un très-bon air,se trouve en
beau jour et près du Prater, qui lui offre tous les jours l’agrément
de la promenade, et le dimanche, la réunion de toutes
les classes de la société. Il ne lui faut d’ailleurs qu’un quart-
d’heure pour arriver au centre de la ville. La plupart des auberges
ont une table d’hôte, ou une espèce de restaurant, où l’on
peut prendre ses repas, soit dans une salle commune,, soit dans
son appartement. Mais il y a en général le grand inconvénient,
que les repas sont de midi à deux heures, et le soir, de huit à
dix heures ; dans l’intervalle on ne trouve jamais rien à manger,
à moins que l’on n’ait eu la précaution d’avertir. Les auberges où
l’on peut prendre ses repas, se distinguent par un bouquet de
sapin, et les lieux où l’on trouve seulement de la bière se reconnaissent
à un paquet de copeaux de bois , réunis en forme
de cloche. Il y a aussi des traiteurs , dont quelques-uns sont fort
renommés, et un grand nombre de cafés, parmi lesquels on eu
trouve d’assez beaux, et où l’on peut se procurer toutes les volumineuses
gazettes des Etats allemands. Mais une chose fort
incommode à Vienne, surtout pour les étrangers, c’est que les
fiacres, qui sont très-nombreux, et dont on peut se servir à la
ville comme à la campagne, n’ont point de taux fixe; de sorte
qu’il faut toujours convenir avec eux du prix avant d’y monter,
ce qui conduit souvent à des altercations fort ennuyeuses.
Telle est l’idée générale que je me suis formée de la ville de
Vienne, dans le peu de temps que j’y suis resté, à mon passage
et à mon retour. Quant aux diverses institutions, comme l’université,
l’académie de chirurgie, les gymnases, l’école polytechnique,
l’académie de commerce, l’académie des beaux arts,
l’école normale, l’académie des langues orientales, le séminaire
général, l’institut des sourds-muets, les hôpitaux, les établisse-
mens de bienfaisance, qui sont en très-grand nombre, et qui
font honneur aux Viennois, ainsi qu’à la sollicitude paternelle
du gouvernement, je.ne pourrais en donner qu’une bien faible
idée, ne connaissant pas les uns , et ayant visité les autres très-
rapidement. Je remarquerai seulement que tout ce qui tient aux
premières bases de l’instruction, me parait en général moins
perfectionné que dans les autres parties de l’Allemagne. J’observerai
aussi que l’école polytechnique de Vienne ne ressemble
en aucune manière à la nôtre ; elle est tout simplement destinée
à donner à un certain nombre de jeunes gens les connaissances
premières pour les arts et le commerce; on y enseigne un peu
de mathématiques, pour arriver à la levée'des plans, à la coupe
des pierres, à la mécanique pratique ; on donne des leçons de
chùnie, de physique, d’histoire naturelle, appliquées aux arts
et au commerce; l’histoire, la géographie, les langues, font
encore partie de l’instruction. Le plan de cet établissement est