
terrains très-différens, que des roches bien distinctes avaient
été désignées par des noms semblables, comme aussi des roches
semblables décrites sous des noms différens. Je me suis attaché
d’abord à visiter plusieurs point cités par les auteurs , et à rectifier
successivement les indications qu’ils avaient données. Mais,
convaincu bientôt que les circonstances les plus importantes
avaient été négligées, que toutes les observations avaient été
faites au hasard, j’ai dù renoncer a suivre aucun guide, et parcourir
les montagnes pour recueillir des données plus générales,
capables de fixer nos idées sur l’ensemble de ces formations minérales.
Aussi, suis-je resté dans la contrée de Schemnitz bien
plus long-temps que je ne l’avais d’abord projeté ; et si je suis
parvenu à rassembler assez promptement sur elle un nombre
de données suffisantes pour pouvoir prononcer avec quelque
certitude, ce n’a été que par une activité extrême, ne perdant
aucun moment, ne craignant aucune fatigue, et couchant au
milieu des bois, plutôt que de sacrifier quelques heures pour re*
tourner à l’un ou à l’autre des trois logemens, que j’avais en difi
férens lieux. Il m’a fallu d’abord prendre une idée générale du
terrain, en le traversant dans différens sens, pour reconnaître
les limites et les positions relatives des diverses sortes de roches
qui se présentaient à moi. J’ai dû revenir ensuite, à plusieurs
reprises, sur un grand nombre de points, pour rectifier successivement
mes idées, en comparant entre elles toutes mes observations.
Sans doute il reste encore beaucoup de détails à recueillir;
mais, ne pouvant espérer de les rassembler tous, j’ai
dù me borner à chercher les faits les plus généraux, à constater
la nature, les variations des grandes masses, leurs positions relatives,
et à rassembler surtout les données qui pouvaient, avec
le plus de certitude, nous conduire à déterminer leur origine,
C H A P I T R E IV.
DÉTAILS SUR DIVERSES EXCURSIONS MINÉRALOGIQUES DANS
LA CONTRÉE DE SCHEMNITZ.
E n entrant dans un pays nouveau, on aime à prendre d’abord Moj™t,
une idee generale des lormations géologiques qu il renlerme, en
se rattachant aux circonstances les plus marquantes, et qu’on
peut saisir avec le plus de facilité. Quelquefois, en gravissant
sur quelque sommet élevé, d’où l’on puisse découvrir une certaine
étendue de pays, on parvient à apercevoir, dans la forme
des montagnes, dans la manière dont leurs flancs sont escarpés,
des différences ou des ressemblances qui permettent de juger,
avec quelques probabilités , les différences ou les analogies
qu’elles admettent dans leur composition. Les positions géographiques
mutuelles de ces montagnes, conduisent ensuite à
se former une idée de l’étendue et des limites respectives des
terrains dont elles font partie. Les travaux de l’homme, surtout
dans les pays de mines, offrent encore un autre moyen de comparer
entre eux les différens points d’une contrée. Les situations
respectives des travaux qui ont des objets différens pour but,
l’extension plus ou moins grande de chacun d ’eux, commencent
à donner des idées générales sur la nature des divers terrains,
et sur l’ordre géographique qu’ils admettent entre eux. C’est
ainsi qu’on parvient quelquefois à se former en peu de temps
un cadre géologique, qui, tout imparfait qu’il est néeessaire-
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