tures dans la langue de ce peuple ; ils ajoutèrent alors plusieurs
signes particuliers à l’alphabet grec ordinaire, pour pouvoir
exprimer tous les sons de la langue nouvelle qu’ils devaient parler.
Quant au mot Valaque, ou W a lla ch , ail., on peut penser
qu’il vient du mot slave Tf^tach , qui se prononce à peu près va
laque, et qui signifie un Italien ; il en serait de même des mots
T f'a len et TVcdlon, par lesquels, dans le moyen âge, on désignait
des peuples dont la langue se rapprochait de celle des
Romains. Mais on donne aussi à ce nom une autre étymologie,
en le faisant dériver du mot Slave TT Icüii, que 1 on rend quelquefois
par celui de pasteurs, en s’appuyant sur ce que les Turcs
donnent à ce peuple le nom de Tjuban, a la meme signification.
Cependant le mot TT^lahi signifie plutôt habitans
des montagnes, ou par extension, peuples grossiers.
Les Valaques, en général petits et robustes, d’une physionomie
assez animée, mais brutale et rabougrie, à cheveux
noirs et touffus, sont les peuples de la Hongrie les plus éloignés
de la civilisation. Les hommes sont naturellement paresseux,'et
dès qu’ils ont trouvé les moyens de satisfaire les plus indispensables
besoins, rien au monde ne pourrait les engager à travailler;
aussi sont-ils toujours sales et mal vêtus, et traînent-ils
l’existence la plus misérable. * Les femmes> au contraire, sont
très-actives; jamais on ne les trouve à rien faire, et si on les recontre
dans les chemins, c’est toujours la quenouille ou le
tricot en main. Ce sont elles qui fabrique tous les vêtemens de
■ * C’est de cette paresse', de cet état misérable que De Sacy fait dériver leur
nom. D croit que les Grecs qui en ont parlé les premiers, ont pu les désigner
sous le nom de oisif, méprisable.
briquent tous les vêtemens pour la famille ; elles aident, ou plutôt
elles suppléent leurs maris dans les travaux des champs; et
rentrées dans la cabane, elles s’occupent encore de tous les
soins du ménage, tandis que les hommes, fumant leur pipe,
sont couches nonchalamment dans quelque coin de la maison ou
du jardin, ou ils attendent qu’on leur apporte leur repas. C’est
sans doute à cette activité , que les femmes Valaques doivent
l’avantage d’iui extérieur plus attrayant que les hommes; elles ont
quelquefois une certaine élégance, et leur costume en général n’a
rien de désagréable. Elles ne portent point de jupons; mais leur
chemise, souvent brodée de diverses couleurs, est toujours très-
longue, et elles mettent par-dessus deux tabliers garnis de franges,
l’un devant et l’autre derrière. Leur coiffure consiste en
une espèce de petit bonnet chiffonné, ou en un mouchoir dont
elles font une sorte de turban ; les plus jeunes sont en cheveux
tressés et quelquefois assez bien peignés.
La nourriture principale des Valaques est le maïs, dont ils font
une bouillie qu’ils nomment m.emelige, et .une sorte de mauvais
pain : du reste, ils ne vivent presque que de laitage et de légumes;
mais les hommes boivent une grande quantité d’eau-de-vie
qu’ils aimentpassionnément.Cespeuplessont, dit-on,rusés, vindicatifs,
voleurs et enclins ù toutes les superstitions; sans aucun
principe de moralité, de religion; sans arts, sans civilisation :
il en résulte qu’ils se trouvent partout dans un état abject, et
que les Hongrais, ainsi que les autres nations, les traitent
absolument comme des esclaves. Ils habitent particulièrement la
Transylvanie et les frontières delaValachie; mais ils ne sont que
tolérés et ne font point partie des trois nations qu’on distingue
dans cette contrée. Ce n’est pas cependant que plusieurs n’aient
été admis, par suite de leur mérite particulier, au nombre des
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