Siénites et
grüastein.
RÉSUMÉ GÉNÉRAL SUR LA CONSTITUTION MINÉRALE DE LA
CONTRÉE DE SCHEMNITZ.
L e s nombreuses observations dont nous venons de voir les
détails, nous conduisent facilement à prendre une idée générale
de la constitution géologique de la contre'e de Schemnitz, et
nous permettent de tracer régulièrement l’ordre de succession
dans differentes espèces de roches. Toutes les donne'es e'parses
dans ce chapitre nous conduisent aux résultats generaux suivans:
1° Au centre de la contre'e, les montagnes qui entourent le
bassin de Schemnitz, et le sol du bassin lui-même, sont composées
d’une roche particulière porphyrique, à base de feldspath
amphiboleux, qui se lie avec de véritables sie'nites, passant
elles-mêmes au granité, page 299. Ces roches, que nous
avons désignées sous le nom de grünstein porphyrique, présentent
un grand nombre de variétés qü’on peut distinguer, soit
par le plus ou moins de pureté de la pâte, qui varie du feldspath
parfaitement caractérisé, jusqu’au feldspath très-mélangé,
et à peine reconnaissable ; soit par le plus ou moins de solidité,
certaines variétés étant tout-à-fait solides, les autres presque terreuses;
soit par la couleur, qui passe par toutes les nuances,
du vert-noir au blanc verdâtre ; soit par la nature ou la quantité
des substances disséminées qu’elles renferment. Elles alternent
à plusieurs reprises avec du micaschiste, des couches de quàrz,
pages 274 à 280, comme on le voit dans la vallée d’Eisenbach,
dont la coupe est représentée/?/. I I ,f ig . 3; elles renferment
aussi, suivant les apparences, des couches de calcaires stéatiteux,
comme on le voit dans la vallée de Hodritz, page 302.
Les substances disséminées que eés grünstein porphyriques
renferment, outre les cristaux de feldspath, sont principalement
du mica et de l’amphibole, qui est ordinairement très-tendre;
on y trouve ffussi de la laumonite, pages 297 et 354, du fer oxy-
dule, page 274 ; mais la substance la plus rare est le pyroxène,
que je n’ai vu que dans un seul lieu, page 3 15 , où sa présence
est d autant plus embarrassante, que près de là, le grünstein se
divise en prismes à six pans.
Une particularité des grünstein porphyriques, qui devient
assez importante sous les rapports théoriques, c’est que dans les
parties où ils se joignent avec le trachyte qui les recouvre, ils
renferment des cristaux de feldspath vitreux parfaitement caractérisés,
qu’ils sont quelquefois devenus poreux, et ont presque
toujours perdu la propriété de faire effervescence avec les acides
qu’ils possèdent partout ailleurs; pag. 304, 323, 355, 384.
2° C’èst au milieu de ces grünstein porphyriques que se trou- ,
vent les dépôts métallifères, argentifères et aurifères, qui font
la richesse de la contrée de Schemnitz. Ces dépôts sont en général
très-épais, et ont exigé, par cela même, un mode particulier
de travail; les principaux sont évidemment en filons, pag.
397, d’après leur inclinaison, comparée à celle de la roche environnante,
d’après les fragmens du toit et du mur qu’on y rencontre,
d apres la manière dont ils se coupent les uns les autres,
etc. La masse principale du minerais exploité consiste en
galène, qui renferme une quantité plus ou moins considérable
d’argent sulfuré et d’or, page 403.
3° Il existe aussi des masses calcaires qu’on trouve çà et là au
milieu des montagnes de grünstein porphyrique, et qui paraissent
se lier les unes aux autres, comme si elles appartenaient à une