sente la
Hongrie.
la noblesse et la générosité de leur caractère, semblent commander
un intérêt général, et devoir attirer l’attention de tous
les hommes éclairés.
intérêt que pré. . La Hongrie est, en effet, un des pays de l’Europe qui présentent
les plus beaux sujets de recherches et d’observations. L ’historien
ne peut manquer de mettre un intérêt particulier à suivre,
dans leur origine, dans leurs brigandages même , toutes
ces bordes barbares qui vinrent fondre sur l’Europe dans les
premiers siècles de l’ère chrétienne; et dont la Hongrie, devenue
la première proie., fut en quelque sorte la patrie. L ’arrivée
des Magyares (vulgairement Hongrais * ) , l’histoire de leur
établissement, la recherche de la route qu’ils ont pu suivre depuis
les montagnes de l’Asie, les traces presque effacées de leur
séjour en différens lieux , sont autant de sujets d’études capables
d’exciter long-temps une attention scrupuleuse. L ’élévation
presque subite de ce peuple à un. degré de puissance tel
qu’il put subjuguer ou maintenir dans le respect tous ses voisins
; l’origine et l’abolition de l’esclavage; l’origine de la féodalité,
qui existe encore avec des lois libérales et justes ; les change-
mens progressifs des moeurs; la naissance des lois; le commencement
de la civilisation ; les rois électifs et héréditaires ;
* J’écris hongrais pour me conformer à la prononciation adoptée généralement
en Hongrie par les personnes qui parlent français, et qui toutes trouvent
quelque chose de dur et en quelque sorte d’injurieux dans la manière dont
nous prononçons habituellement ce mot en France. J’avoue qu’après avoir passé
quelques momens en Hongrie, j’ai trouvé aussi que le molhongrois s’accordait
mal avec l’amabilité que j’ai partout rencontrée, et j’ai été porté presque tout
de suite à prononcer hongrais. Je ferai remarquer que le plus souvent Y h est à
peine aspiré, et que l’on dit souvent l’Hongrie, l’Hongraisau lieu de la Hongrie,
le Hongrais.
l ’organisation militaire; tout, enfin, offre à chaque pas un
nouveau sujet de recherches et d’intérêt. L ’immense variété des
productions naturelles de toute espèce; la célébrité des mines
d’o r, les seules de ce genre qui existent en Europe ; les mines
de fer, semblables à celles de Suède; les mines de cuivre,
les opales, et par-dessus tout des terrains qui paraissent offrir,
dans leur composition, des phénomènes particuliers, sont autant
de sujets propres à captiver l ’attention spéciale des naturalistes,
et à les conduire a une foule de découvertes plus ou
moins importantes.
Cependant, maigre l’intérêt que présente la Hongrie sousCa“se*1111 p®*4«
tant de rapports dinerens, c.est encore une des contrées de l’Eu -sur Ia R°n6rie'
rope que nous connaissons le moins. D’une part, les Hongrais
enaaSes sans cesse dans des guerres extérieures ou intestines,
ont dû négliger constamment tout ce qui n’était pas absolument
nécessaire à leur existence politique : d’une autre,placés à l’ex-
trémite de 1 Europe, entourés de nations sans culture, hors
de toute communication avec les peuples civilisés, les Hongrais
n’ont pu suivre les progrès des sciences et des arts dans les autres
contrées, et par conséquent sont restés dans un cercle très-
étroit d’observations sur leur propre pays. Plus d’un siècle, il
est vrai, depuis les derniers troubles jusqu’à nos jours, s’est
écoulé dans une parfaite tranquillité, dans une libre communication
avec toutes les parties de l’Europe ; et on pourrait s’étonner
, d un cote, que les connaissances acquises ne se soient pas
assez répandues en Hongrie pour y faire naître l’émulation et
exciter à une multitude de recherches du plus haut intérêt ; de
l’autre, que les Autrichiens, après la réunion des deux royaumes
, n’aient pas conçu un vif désir d’étudier en détail un pays,
qui, sous tant de rapports, devait leur présenter quelque chose