
Machineshydrauliques.
Machines à
moulettes.
Grillage
du minérai
a ant d’etre
pilé.
dont la longueur eft de mille toifes , a été faite aux frais de Ta ville
de Nuremberg qui l’entretient encore aujourd’h u i, au moyen
du neuvième qu’elle retire en nature de tout le minérai que l’on
e x t r a it .
§■ II. Deux machines hydrauliques élevent les eaux de 45 toifes
de profondeur, au-deffous & jufqu’au niveau de la galerie
d’écoulement ; ces eaux étant vitrioliques ont mis dans la nécefîité
de ne fe fervir que de corps de pompes en bois de 6 à 7 pouces
de diamètre, cerclés avec du cuivre. Les roues font placées de
façon que l’eau qui fert extérieurement à une machine à moulettes,
fert également aux deux machines hydrauliques, & à chacune de
ces roues il n’y a qu’une feule manivelle qui fait agir deux trains
de pompes par un balancier fixé fur fon milieu, où il y a un
i tourillon fervant d’axe fur lequel il eft mobile. La manivelle eft
paffée dans un tirant qui prend à une des extrémités du balancier,
& à l’autre extrémité eft le grand train des tirans où font attachés
les pillons.
Pour l’extraclion du minérai, on emploie 4 machines à moulettes
, dont 3 font mifes en mouvement par des chevaux & une
par l’eau.
Tous les ouvriers font comme à prix-fait dans cette mine;
chaque mineur eft obligé d’extraire, foit avec la poudre, foit par
le feu, 25 tonnes de minérai (1) ou pierre de grès du fiockwerck
en 5 polies de 8 heures chacun qui eompofent la femaine , dont il
ne retire que 2 liv. 6 f. 8 den. Combien de mines pauvres feraient
exploitables fi l’on avoit des ouvriers, & le bois à auffi bon:
marché !
§. III. Comme il n’y a pas beaucoup! d’eau pour faire agir
toutes les machines, & particuliérement pour les bocards, & que
le minérai ou le grès du fiockwerck eft très-dur, on lui fait fubir
une efpece de. calcination ou grillage pour l’attendrir avant de le
bocarder ; de cette maniéré on en peut piler une grande quantité
(1) La tonne eft de 4 pied; 8 pouces cubes.
avec très-peu d’eau ; ce qui n’eft pourtant pratiquable que dans un
pays où le bois eft abondant.
Ce grillage fe fait à l’air libre dans des fourneaux quarrés ,
murés des quatre côtés ; on en a de plufieurs grandeurs, les uns à
contenir feulement 900 quintaux, & d’autres où on en met jufqu’à
10,800 quintaux.
Pour griller cette quantité, on confomme 20 à 24 cordes de
bois ou 2000 à 2400 pieds cubes de bois, dont on fait un lit
dans le fond du fourneau, & auquel on met le feu par une ouverture
qu’on laiffe par derrière. Huit jours fuffifent pour cette
opération ; cependant après qu’il eft éteint le' minérai y refte
encore le même tems avant de le retirer, il eft enfuite caffé en
petits morceaux pour le paffer au bocard.
§. IV. Les bocards font très-mal conftruits & mal entendus ; par
exemple, on a divifé l’eau de la riviere pour fournir à 4 roues qui
font agir chacune 3 pilons dans un même bâtiment, tandis qu’une
feule roue fuffiroit pour en faire mouvoir i2 ; elle ferait certainement
plus d’effet que les 4 , & l’on épargnerait beaucoup d’eau :
d’ailleurs on n’a obfervé aucune diftance entre les pilons, de
maniéré qu’en jouant les uns contre les autres, le frottement fe
multiplie & exige une plus grande puiffance.
Le minérai en fortant de deffous les pilons, eft lavé dans une
caiffe allemande ou fchlem graben de 9 pieds & demi de longueur,
2 pieds 3 pouces de largeur & un pied 8 pouces de profondeur ;
Ce qui refte dans la caiffe après le lavage eft divifé en deux parties,
le tiers ou environ de ce qui s’eft arrêté dans le haut eft mis à
part pour être relavé dans la même caiffe 3 ou 4 fois, c’eft-à-dire,
jufqu’à ce que le minérai foit pur & exempt de rocher ; celui qui
s’eft dépofé au bas eft lavé fur des tables couvertes de toiles,
de 18 pieds de longueur, 3 pieds 3 pouces de largeur en dedans,
& auxquelles on a donné 8 degrés d’inclinaifon. Le minérai qui
provient de ce lavage & des 3 premières toiles, eft relavé une
ou deux fois, & celui qui s’eft arrêté fur les 3 autres jufqu’à 3 fois.
Bocards &
laveries.