
On eft dix jours à fondre ce mélange pour lequel on confomme
3 jo paniers de charbon ( i) .
Les mattes provenant de cette fonte, après avoir été grillées
7 à 8 fois & feulement en petite quantité, puifqu’on n’en met à
chaque grillage que 30 à 3 2 quintaux, font fondues dans le
fourneau courbé; dou il eh refulte une nouvèlle matte plus
riche,que Ion fait griller j i a 12 fois jufqu’au cuivre noir, pour
les fondre de nouveau dans le même fourneau.
On fond de la meme maniéré la mine de cuivre vitrée que
produit la mine de Sainte-Catherine, en la mêlant avec de la pyrite
c.uivreufe.; ce qui eft contre les principes de Métallurgie, puifqiie
1 on doit avoir toujours en vue de concentrer les métaux, en les
réunifiant dans un plus petit volume ; on agit tout différemment,
çar ce minerai riche de .40 à jo pour cent, fondu avec des pyrites,
rend une rnatte qui tient a peine 20 pour cent. IJ conviendrait
donc beaucoup mieux de le fondre crud, avec un mélange d’une
petite quantité de fçoriés & de fpath fofible ; on obtiendrait dès la
première fonte une matte riche & fouvent des culots de cuivre 5
d’ailleurs on éviterpit de fondre beaucoup de matières à pure perte,
le grillage d’une matte pauvre, & enjîn une dépenfe cpnfidérable
en bois & charbon.
La méthode que l ’on fuit pour la pyrite cuivreufe pourroit auffi
être meilleure; nous fommesperfuadésquefi on la faifoit griller 4
à J fois ayant que de la fondre, même en plus grande quantité (2)
( 1} Chaque panier eft ici de i l ' pieds 8 pouces cubes,
( 2) .C eft ici le cas de dire uu mot du procédé que l ’on fuit aux mines de cuivre
du Lyonnois, dont les minerais font à peu près de la même efpece, puifqu’îl,
.confident également en pyrites cuiyreufes, Lorfqu’ils ont été triés 8c réduits en mor-
ceaux d’environ la grofleur d’un poing, oirtes fait griller 4 fojs dans des fourneaux
jn urés -de trois côtés & ouverts pardevapt, mais affez grapds pour contenir chacun
400 quintaux, & en augmentant à chaque feu la ’quantité de bois ; ce minéral eft
{•■ ) Foyrfla fondu dans des fourneaux courbes (*) avec le charbon de terre deflbqfré. La matte .
f f , fig- x , produite de cette fonte eft grillée dix fois' "comme ci-deftiis en même quantité , & en-
fuite fondue dans les memes fourneaux pour en obtenir le cuivre noir , & des mattes
plus riches quel on fait griller (, à 7 fois', en les ajoutant dans les grillages des maîte?
& qu’en la fondant on n’y ajoutât point de mine crue, & beaucoup
moins de fcories & de fpath fiifible, on épargnerait confidérable-
ment ; car l’un & l’autre fervent moins de fondant, qu’à donner
des-fcories nettes fans mélange de matte; ce qui arrivera toujours
dans la fonte crue; & c’eft par cette raifon que l’on met uné'fi
grande quantité de fpath dans le mélange. Par le grillage on diminuerait
une grande partie du foufre que contiennent les pyrites,
& qui lie les fubftances terreftres avec les métalliques ; de là la fé-
paration s’en ferait beaucoup mieux, & la fonte ferait plus fluide,
quoiqu’avec moins de'fpath; il y aurait en un mot une grande
économie à faire dans les fonderies, en changeant laconftruâion
des fourneaux, & en fuivant un autre procédé.
Tout le cuivre noir produit de ces fonderies tient depuis 10
jufqu’à 30 lots d’argent par quintal ; on le livre à la fonderie de
Grünenthal, pour y être liquéfié à raifon d é 78 liv. ï j f. duxjùin-
tal de cuivre raffiné qu’il contient, & ce d’après l’effai qui en a
été fait féparément dans les deux fonderies. Quant à l’argent, il eft
rendu en nature, c’eft-à-dire, la même quantité qui a été trouvée
par les effais.
S e c t i o n IV.
Mines de cuivre & argent de Schwat£ en Tirol.
§. I. La montagne de Falkenflein ou font fituées ces mines eft
fort élevée, elle a fon expofition au couchant & 1à direftion du
fud au nord ; le rocher qui la compofe & dans lequel font renfer- r Na,»re
més les filons, eft une pierre à chaux, mais dont l’étehdue eft limitée
de chaque côté par de l’ardoife, qui du côté du nord la fépare
entièrement par une épaiffeur d’environ 100 toifes, & la divife
en deux parties. Cette pierre à chaux forme dans l’ardoifè comme
crues quand elles ont reçu 4 feux ; deux de ces fourneaux courbes à chacun defquels
il y a deux foufïlets de bois double , peuvent fondre dans la quinzaine 1800 à 2 mille
quintaux de minerai trié plus ou moins, fuivant fa qualité. On y fond encore des miné*,
rais plus pauvres qui ne tiennent que 2 3 3 pour cent, mais grillés par une autre mé-
thode-quel'on trouve détaillée dans le IV e Mémoire de ce volume (*).
Tome I I I . C
O v°y'\ pi.
ïVfig-4, 5,
& 6.