
. Quand la pyrite a été quelque tems expofée à l ’air, on la met
dans des cailles avec de l’eau douce que l’on y laiffe lejourner
feulement 12 heures ; on fait enfuite calciner cette pyrite fur une
aire de 11 pieds de long., io de large & murée de 3 côtés comme
les fourneaux de grillages ordinaires, & en quantité de 70 à 80
quintaux que l’on étend fur un lit de bois de corde, & lorfqu’elle
eft encore toute rouge, on la met de nouveau dans les cailles
pour être leffivées ; ce que l’on répété jufqu’à 6 fois de la même
maniéré. Comme les eaux de lelîive font pour la plupart très-
foibles, on y ajoute ordinairement des eaux meres, & Ton en fait
couler d’autres pendant l’évaporation pour remplacer celle .qui
s’évapore, & pour entretenir les chaudières à la même hauteur ;
ces chaudières ont 8 pieds & demi de longueur, fur 6 pieds
1 o pouces de large & 2 de profondeur, de maniéré quelles forment
un quarré-long ; elles pefenc environ 77 quintaux.
L ’eau de leffive évaporée eft conduite dans un grand réfervoir
où elle relie. 24 heures, pour y dépofer les matières étrangères qui
nuifent à la cryftallifation, & de-là dans les caiffes où le vitriol fe
cryftaliife.,. foit aux parois ou aux bâtons fourchus que l’on y
fufpend.
debout'1' 2 §• IL Dans le même endroit où l’on fabrique le vitriol, ors
retire du foufre des mêmes pyrites par le procédé que l’on fuit à
Schwartzenbert, & que Schlutter a décrit dans fon Traité , page
225. On ne rapporte ici que Ce qui différé du détail qu’il en a
donné; le fourneau eft le même que celui qui eft repréfenté fur la
planche X V du même Traité.
On met dans ce fourneau 11 tuyaux de terre que l’on a auparavant
enduits avec de l’argille, & on y introduit par leur plus
grande ouverture 30 à 35 livres de pyrite réduite en petits morceaux
; on les bouche enfuite très-exaâement, de même que les;
récipiens de forme quarrée qu’on remplit d’eau , & qu’on recouvre
avec leur couvercle de plomb bien lutté. Après 4 heures de’
feu , on ôte les pyrites & on les jette dans l’eau pour en faire une
lefîive que l’on fait évaporer pour en obtenir le vitriol; on met
de nouvelles pyrites coneafféçs dans les tuyaux, & l’on répété la
même opération toutes les 4 heures, & toutes les 12 heures on
ouvre les récipiens pour en retirer le foufre ; de forte que le travail
d’une femaine eft d’environ 140 quintaux de pyrites , pour
lefquels on confomme 4 corde? & demie de bois, ou 1,5 5 3 pieds
cubes, y compris celui que l’on brûle pour la purification du
foufre, comme le dit Schlutter. Cette opération fe fait dans un
fourneau plus petit que celui que décrit cet auteur; car il ne peut
y ’ entrer que trois cucurbites de chaque côté : elles font de fer,
ayant 2 pieds & demi de hauteur, 18 pouces dans fon plus grand
diamètre, & une ouverture de 7 pouces , à laquelle il y a un
chapiteau de terre, dont le bec entre dans un récipient de fer que
Schlutter nomme avant coulant.
Ces cucurbites fe rempliffent avec du foufre crud que l’on a retiré
des pyrites, & en contiennent enfemble 7 quintaux. Pour la conduite
de l'opération, & la manière d’en obtenir le foufre & de le
mouler, on fuit le même procédé que Schlutter a décrit.
§. III. Tous les chymiftes favent qüe les Anglois ne pourroient
;vendre l’huile de vitriol à auffi bas prix qu’ils le font, s’ils la re-
.tiroient du vitriol martial ; on fait même que c’eft en décompc-
fant le foufre par la combuftion qu’ils l’obtiennent. Ils y procèdent
de la maniéré fuivartte, ou du moins j’y ai obfervé ce qui
fuit, dans les 4 ou f minutes que j’ai relié dans le laboratoire.
Sur la route de Londres zWmsworth, le hafard m’ayant fait
entrer dans un grand emplacement clos de mur de tout côté, je
n’y rencontrai que des femmes de la principauté de Gales, dont
.le plus petit nombre favoit à peine quelques mots anglois (1 ) .
En approchant du premier attelier je fentis une odeur très-pénétrante
d’eau forte; y étant entré il ne fe préfenta à mes regards
qu’un très-grand nombre de cornues de verre, enterrées dans le
<. ( ï) Cette précaution eft prife fans doute pour qu’on ne puiffe rien divulguer de s#
qui fe paffe dans ce laboratoire*
Procédé des
Anglois pour"
faire l’huil©
de vitrioL