
a à chacune de fes extrémités une boule de fer ou de cuivre pour
donner la pefanteur néceffaire. Celui deftiné à frapper les pièces
de deux florins , pefe à peu près io quintaux & a io pieds de
longueur, fa barre de fer eft de 5 à fi pouces d’épaiffeur, à l’endroit
où il efl: affemblé avec la vis : enfaifant mouvoir le balancier,
la vis preffe fur la piece de fer où efl le coin gravé, qui vient frapper
ladite piece d’argent qu’on met fur le coin inférieur; la vis
s’élève en retournant le balancier, & le reflbrt éleve la piece de fer
avec le coin.
comment on §» VIII. A chaque fois que l’on veut battre la monnoie, il faut
noie'àOem- P*acer ^es coms ( car on n’én î*qÜfe jamais fous le balancier), l’un
îîitz. dans la boîte fupérieure, & l’autre dans l’inférieure : on les ÿ
affermit avec les vis qui font autour, enfuite on effaie avec du
carton coupé, à l’emporte-piece, s’ils font bien placés ; s’ils ne le
font pas on les ajufte en les ferrant plus ou moins, ou en mettant
par-deffous de petites plaques de fer battu pour élever l’inférieur.
On effaie de nouveau avec le carton, alors s’il paraît bien imprimé
on met une piece d’argent ; les pièces de deux florins exigent huit
hommes pour faire mouvoir le balancier, 4 de chaque côté , &
comme ils ne travaillent qu’un quart d’heure de fuite, il en faut 16
afin qu’ils puiffent fe reprendre. Le maître-ouvrier met les pièces
fur le coin inférieur, & les pouffe dehors à mefure qu’elles font
frappées ; lorfque les coins, ainfi que la vis, ne fe dérangent pas
ou ne fe caffent point, ces ouvriers frappent 1000 pièces de deux
florins dans une heure & demie. Il en efl de même pour d’autres
pièces, mais avec moins de force ; car pour celles de 17 il ne faut
que 5 hommes pour faire mouvoir le balancier. Quant aux
kreutzers, un feul ouvrier fuffit pour mettre les pièces fur le coin,
& faire agir le balancier, ce qu’il fait d’une feule main : quand les
pièces fiant frappées, on les examine l’une après l’autre, & on fé-
pare celles qui ont des défauts pour les refondre.
§. IX. Dans tous les Etats de la Reine on paffe aux maîtres ou
direfteurs des monnoies, 4 jufqu a 4 lots & demi de déchet pour
l’argent
l’argent de vaiffelle, ou de vieilles efpeces qu’on leur porte a
monnoyer, & feulement 2 lots ou 2 & demi au plus pour l’argent
provenant des mines. Ce déchet accordé efl pris fur 100 marcs
d’argent fin; on ne donne qu’un demi-denier par marc pour l’or
qui ne provient pas des mines, & fi ou 7 deniers fur 100 marcs
pour celui qui en provient ; s’ils montrent par leur état un déchet
plus confidérable, ils doivent tenir compte de l’excédent.
Quoique les mines ne foient pas à beaucoup près auffi abondantes
qu’elles étoient précédemment, & que d’ailleurs les dé~
penfes augmentent chaque jou r, le produit monte cependant aux
environs de 50,000 florins par mois ou 125,000 liv. ; on envoie
tous les mois cette fomme à Vienne , c’eft-à-dire, 40,000 florins
m on noy és,& pour environ 10,000 florins en lingots d’or &
d’argent deftinés à être vendus aux tireurs d’or & d’argent, &
autres ouvriers ; outre cela la reine a encore le profit de tout le
cuivre de Neuffol ; c’eft la chambre des mines de Schemnitz qui
fournit à toutes les dépenfes de celles de Cremnitz, de Schemnitz
& de Neuffol. Il réfulte de ce que nous venons de rapporter,
que le profit que fa majefté retire annuellement des mines ci-
deffus,, fe monte à environ 15 à 18 cent mille livres.
S e c t i o n I V .
Monnoie de Halle dans le Tyfol.
5 . 1. On frappe dans cette monnoie, non-feulement tout l’argent
produit des mines du T y r o l , mais encore une très-grande
quantité que l’on fait venir d’Italie en écus romains, philippes, & c .
il l’eft aux armes de l’empire & au portrait de l’impératrice, en
différentes efpeces de monnoies que l’on exporte à Venife, où les
Turcs viennent en chercher ; on en retire un grand bénéfice.
On n’y frappe point de ducats, mais de ceux que l’on nomme
impériaux, au titre de 23 karats 8 deniers, & de la valeur de
4 florins 19 kreutzers; du refte toutes les opérations s’y font de
Tome I I I . Ii