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D O U Z IEME MÉMOIRE,
S l /R les fabriques de poteries cC Angleterre, celles des
p ip es, des briques & des tuiles en Hollande ( i ) *
A n n é e s 1765 & 176$.
S e c t i o n P r e m i è r e ,
Fabriques de poterie du comté de Norihumberla/td.
§. I. O n a établi aux environs de la ville de Neucaftle différentes
fabriques de poteries ; on y en fait de toutes efpeces, à l’exception
de la blanche que nous nommons en France terre IAngleterre.
Neucaftle eft fitué le plus avantageufement pour ce commerce
le charbon de terre y eft très-abondant & à très-bon marché ,
puifqû’il ne paie aucun droit pour la confommation du pays.
Quant aux matières propres à former la poterie, elles font
apportées à très-bon compte par le retour des vaiffçaux qui con-
duifent & tranfportent du charbon à Londres ; ces vaiffeaux font
obligés d’y prendre un left. La matière effentielle pour faire la
poterie eft du filex ou pierre à fufil : on fait qu’il eft très-abondant
dans la partie méridionale de l’Angleterre; car depuis Douvres
jufqu’à Londres, prefqu'e tout le terrain çft pn mélange de craie
& de filex,
C ’eft avec ces matières qu’on lefte la plupart des vaiffeaux, qui
très-fouvent font obligés de revenir à vuide de Londres. On doit
juger que rendues à Neucaftle, elles fe vendent à très-bon marché;
elles font achetées par des entrepreneurs de fours à chaux
dont il y en a une grande quantité le long de la riviere. Ils font
(1) Les articles qui concernent la îjollande ft>m de MM. Jars frerçs.
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un mêiange de craie, de ftlex, de pierre à chaux fans aucune
diftin&ion, & cuifent le tout ,Jlratumfuper Jiratum. 11 eft fort aifé
après la calcination de diftinguer le filex , quoique devenu tres-
blanc de brun qu’il étoit auparavant; on met ce filex a part pour
être vendu aux différentes fabriques de poteries, a raifon de 8 a 9
fchellings la tonne ; chaque tonne eft de 20 quintaux de 112 livres
poids d’Angleterre.
Les fourneaux en général dont on fe fert pour cuire la poterie
font tous femblables ; ils ne different dans les fabriques que par
le plus ou le moins de grandeur (*). WÊ
La poterie ordinaire qu’on nomme poterie fine, pour la diftinguer
d’une plus commune dont il fera parle, fe fait dune pâte
compoféê d’tin argille gris-blanc, & de filex calciné qui entre dans
la compofition de prefque toutes les poteries. Avant que de les
- mêler on les prépare comme il fuit.
Chaque fabrique a une efpece de moulin pour broyer le filex,
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lequel eft mu ou par l’eau ou à l’aide d’un cheval ; il y a de ces
moulins dont le propriétaire acheté le filex, & le vend tout broyé
aux potiers ; ce moulin confifte en une efpece de cuve de bois de
j à 6 pieds de diamètre , dont le fond ou fol eft fait avec de greffes
pièrres de filex non calcinées, rangées les unes à côté des autres,
de maniéré qu’elles laiffent entr’elles des vuides affez confidé-
rables. Âu milieu du fol il y a une crapaudiné pour fupporter
le pivot d’un arbre vertical armé d’un bras de levier, auquel on
attele un cheval; autour de cet arbre & joignant le fol, il y a plu-
fieurs greffes pièces de filex enchafféës dans du bois, où elles font
affujetties avec des liens de fer; elles fervent de meules. J’ai vu
de ces moulins, où, au lieu de filex, on fe fert d’un granité très-
dur, dont eft conftruite la partie fupérieure par 4 greffes pierres
arrêtées avec des liens de fer à l’arbre vertical,
. C ’eft dans ces moulins & entre ces pierres qu’on broie le filex prépso-;
calciné, en obfervant toujours d’y mettre de l’eau. Quand celle-ci dufllex-
en eft affez chargée , on ôte une che ville de bois qui eft à la cuve
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