
Exploitation.
ou comme autant de filons fous une forme prifmatique.
Ces mines étant noyées d’eau à l’exception d’une feule où nous
fommes entrés, nous n’avons pu vérifier ces faits par nous-mêmes;
mais le maître des mines nous a affuré que l’expérience a tellement
démontré ce que nous venons de rapporter, qu’elle fert abfolument
de réglé & de loi pour la pourfuite & la recherche des filons.
Les rochers de cette montagne font de l’efpece de la plupart de
ceux que l’on voit dans plufieurs provinces de la Suede, ç’eft-à-
dire, compofés des mêmes matières, mais dans une union, proportion
& configuration différentes. Le quartz , le mica & le
feld fpat jouent le plus grand rôle; quelques-uns fe délitent
comme le fchifte , & d’autres prennent la direâion de k montagne
: ailleurs c’eft un rocher noir micacé qui Contient une grande
quantité de grenats d’un rouge brun & du feld fpat blanc. On
trouve principalement près des filons une efpece de bai ait ou
fçhôrl blanc & rougeâtre ftrié, qui a beaucoup de reffemblance à
l ’asbefte; auffi du fer attirable par l ’aimant que le minérai contient
également, de même que le fchôrl blanc, de celui qui eft
verdâtre, & du mica. A l’égard de ceux qui marchent avec les
filons, ils paroiffent être un compofé de mica & du fch ô rl, très -
fouvent unis à la pyrite martiale ; du refte l’efpece des minérais
eft une pyrite cuivreufe.
§. IV. La méthode que l’on fuit dans l’exploitation de ces
mines eft la même qui eft ufitée pour les mines de fer, c’eft-à-
dire, à tranchée ouverte, & ainfi qu’une carrière jufqu’à
une certaine profondeur. Voye£ les Voyages Métallurgiques,
tome Ier, pages 108 & 121 : on y forme également des bûchers
que Ton fait brûler pour attendrir le rocher & le minérai.
Les machines hydrauliques pour épuifer les eaux & celles à
moulettes, font de même qu’à Fahlun placées autour des grandes
ouvertures.
La plus grande profondeur à laquelle les mines de ce diftriét
cuit été exploitées, eft de 40 jufqu’à 50 toifes,
A
A mefure que les minérais font extraits, on en fait la répartition
a chacun des actionnaires, qui les fait fondre dans la fonderie
dont il eft propriétaire, ou dans celle où il eft intéreffé.
Communément on ne donne qu’un feu de grillage aux minérais
; quelques efpeces néanmoins n’en exigent aucun , & d’autres
jufqu’à trois: cette opération fe fait de même qu’à Fahlun , mais
en bien moindre quantité. Les fourneaux pour la fonte font
conftruits fur les mêmes principes & dans les mêmes proportions
(#) : ici on fait une addition de pierre à chaux à la fonte des
minérais ; on donne aux mattes qui en proviennent depuis 8 juf-
qua 1 x feux de grillage.
Le bergjlag a une fonderie particulière entretenue à frais communs
, ou chaque intéreffe fait tranîporter fon cuivre pour y être
raffine. Les fourneaux font femblabîes à ceux d’Afveftad, mais
plus petits, puifque chaque raffinage n’eft compofé que de 3 à 4
fchipfunds de cuivre ; celui de chaque propriétaire eft traité fépa-
rément : on en compte le déchet à 10 pour cent, & deux livres
par chaque fchipfund pour la façon, en fourniffant le charboa
au maître raffineur.
S e c t i o n IX.
Mines de cuivre de Garpenberg.
§• Jj A une diftance d’environ 18 lieues de la ville de Fahlun
eft le village de Garpenberg , auprès duquel font fituées les mines
dont il s’agit, & dont l ’exploitation dans les premiers tems paroît
avoir ete confiderable. L'epoque de leur commencement eft abfolument
inconnue, on la fait remonter néanmoins à y ou 600 ans ;
mais ce qu il y a de certain, c eft que la montagne qui les renferme
annonce beaucoup de travaux, par la quantité de déblais
dont elle eft couverte, & auffi par celle des fcories que l’on trouve
dans les environs, qui défignent autant d’endroits où l’on avoit
conftruit des fonderies : d’ailleurs ces mines appartiennent depuis
plus d un fiede a k famille des barons de Funck, qui en leur
Tome I I I . t
Reparnt'on
des minérais*
Grillage &
fonte desmif
nérais.
(Ÿ) Voye? laf
pl.lil.
Raffinage du
cuivre*
Hiftorique;