
cela fe fait à Schemnitz. On le laiffe refroidir, & ce n’eft que
quand iPn’eft prefque plus rouge , que Ion met de l’eau chaude
par-deffus, & enfuite de la froide lorfqu’il eft entièrement éteint ;
& on le retire pour le nétoyer ; cette opération dure environ trois
heures : nous penfons que l’on pourrait fe difpenfer d’y ajouter
autant de plomb. Autrefois on y mettoit du cuivre, mais on a
aboli cette méthode qui exigeoit encore une plus grande quantité
de plomb.
Le produit annuel en argent de toute les mines du T iro l, n’eft
actuellement que d’environ ioooo marcs; anciennement il a plus
que doublé.
Malachite, §• X V . On extrait de différentes mines des environs de Schwatz,
M & bleu delà malachite, du bleu & du verd de montagne; cette pre-
rniere eft vendue à des ouvriers qui la taillent, pour en monter
des bagues 8c autres ouvrages de cette efpece, foit, fur argent ou
laiton. A l’égard du bleu 8c du verd de montagne, il eft vendu par
le diretloire des mines, à deux particuliers qui ont le privilège
d’en faire des couleurs. Pour la verte 5 on commence d’abord à
ôter exactement le rocher 8c le minérai qui pourrait y être adhérent
, 8c enfuite on la broie fous une petite meule, au-deffous de
laquelle on fait paffer un courant d’eau pour en féparer les différentes
qualités par le lavage 8c la décantation , ainfl que cela fe
pratique en Saxe pour la couleur d’azur. On fabrique très-peu de
la bleue, parce que le bleu de montagne pur eft fort rare ; car
pour peu qu’il foit mêlé avec du verd, il eft employé pour la
couleur verte ; mais lorfque l’on fait du bleu, on ne fe fert point de
moulin , on l’écrafe 8c on la broie à la main, 8c enfuite on la met
dans une eau où l’on a fait diffoudre de la colle pour lui donner du
corps. La couleur verte reffemble à celle que l’on retire des eaux
vitrioliques deNeuffol, 8c fe vend depuis 2j liv. jufqu’à 125 liy.le
quintal, poids de Vienne, fuivant la qualité; 8c la couleur bleue qui
nous paraît être femblable au bleu d’Outremer, depuis 10 jufqu’à
20 liv, la livre,
SECOND
S E C O N D MÉMOIRE .
SUR LES MINES DE CUIVRE
L E S P L U S IM P O R T A N T E S D E L A S U E D E .
Par MM, Ja r s 9 année 1767»
S e c t i o n P r e m i è r e .
Mines de Falilun dans la Dalécarlie.
§• L I_/’ex p lo ita t ion des mines de cuivre de Fahlun date de
très-loin, puifque plufieurs hiftoriens en font remonter l’époque
au tems du paganifme; ils prétendent même que long-tems avant
la venue de Jéfus-Chrift, on tranfportoit du cuivre de la Suede
aux autres nations. On en attribue la première découverte à un
Finois qui demeurait dans le voifinage, 8c qui y menoit paître
fon troupeau ; on raconte qu’un bouc en revint un jour teint
d’une couleur rougeâtre , ce qui donna lieu au Finois de creufer
pour reconnoître fi la terre renfermoit des matières qui donnaffent
cette couleur; fans doute qu’alors il trouva de la pyrite; quoi
qu il en foit ; ces mines ont toutes les marques d’une très-ancienne
exploitation par les excavations immenfes que l’on y voit. Leur
produit, quoique beaucoup moins conftderable que dans les premiers
tems, eft encore un objet très-important, 8c forme une
branche de commerce très-avantageufe.
Pour l’encouragement d’une' exploitation auffi utile, les rois
ont, à diverfes époques, accordé des privilèges aux entrepreneurs
& ouvriers. Nous rapporterons ceux dont ils jouiffent aujourd’hui,
toutefois après avoir décrit lefdites mines, la nature des
rochers 8c des filons, leur exploitation, 8c que nous aurons traité.
Tome I I I , £
Hiftoriquc