
foie moins forte contre les cornues, puifque la flamme eft obligée
de pafl'er.par les grilles de la chauffe fupérieure. On donne un
feu doux que l’on entretient environ 18 heures, pendant lefquelles
il s’échappe une efpece d’acide vitriolique très-aqueux qu’on laiffe-
évaporer ; après ce tems on adapte à chaque cornue un récipient >■
& l’on fait le feu dans la chauffe d’en haut, celle d’en bas fait
alors partie du cendrier. On continue un feu v if pendant toute lai
femaine que dure l’opération qui finit le famedi à midi, en fuppo»
fant qu’on a commencé le lundi matin. De 144 livres de vitriol
fuppofé non féché, on obtient environ 20 livres d’huile ; car il
perd ordinairement un tiers à la calcination. Pour d'iftiller les
144 livres ci-deffus, on brûle par femaine 110 pieds cubes de bois
de fapin refendu. Les cornues fervent jufqu’à 4 & 5 fois lorf.
qu’elles font de bonne qualité; le réfidu de la drftillation du
vitriol eft employé pour Feau-forte que Fon diftilledans la même
fabrique. On fait dans ce fourneau de l’huile de vitriol glaciale
lorfqu’bn en commande.
Le maître diflillateur prétend qu’il y a un tour de main pour
.avoir plus ou moins d’huile de vitriol, dont il nous a fait myf-
tere ; mais je fuis perfuadé qu’un artifte intelligent , au fait dès
opérations, en grand', trouvera, après quelques expériences, ce
tour dé main qui n’eft fouvent. fondé que fur beaucoup de
pratique.
Je dois obferver que les fourneaux à diftiller, ou Fon ’emploie'
le charbon de terre, ont leur chauffe à une des extrémités 8c une
cheminée à l’autre ; il en peut être auffi de même pour ceux oy
Fon brûle du bois. Si j’avois. un pareil fourneau à faire conftruire,
je lui donnerois affez. de longueur pour contenir zo , 24, peut être
même davantage cornues à la fois , auxquelles on pourroir
procurer d’autant plus de chaleur que la cheminée feroit plus
élevée. On fent du refïe qu’on éconornifêrOit par-là beaucoup de;
matières combuftibles, ce qui doit être le but de ces fortes d’éta-
bliffemens.
§ . VI. Le filon de cette mine que Fon exploite depuis plus de
*50 ans, eft une efpece de JJockwerck ou maffe minérale de en Saxe, &
200 toifes d’étendue, tant en longueur q u e a largeur, fur 13 vtn0
■ de profondeur aûuelle. Elle forme differentes couches dont le
rocher varie , & qui quelquefois confiftent en un fehifte , dans
lequel la pyrite eft extrêmement divifée : elle produit auffi de
(deux efpeces de pyrites, dont l’une contient plus de cuivre que
l’autre , & dont on obtient du vitriol verd & du vitriol bleu par
les mêmes procédés que Fon fuit a G a y e r , §. I & II. O n les
foumet également à la diftillation dans des tuyaux de te rre , pour
■ en retirer le foufre.
Cette maffe s’exploite par galeries que l’on y pratique de tous
les côtés ; & comme cette pyrite n’eft point du tout folide par
elle-même , l’exploitation en eft très-difpendieufe par la quantité
de bois qu’elle exige pour la foutenir ; car dès que l’air y pénétré
elle s’efUeurit ; on en a la preuve dans les ftalaûites de vitriol que
les eaux forment en filtrant à travers le rocher : d’ailleurs elle
fermente au point qu’on a de la peine à fupporter la grande chaleur
qui y régné; les ouvriers même, quoique prefque nuds, font
obligés de fe relever toutes les demi-heures. Les vapeurs n’en font
cependant point dangereufes; car on y voit des mineurs qui y travaillent
depuis plus de 40 ans.
§ . VII. Le pays de Liege nous fournit encore un exemple d’un Mine de py-
filon de pyrite que l’on peut regarder de même qu’un Jlockwerck, che plom-
dont l’efpece eft purement martiale, & dans laquelle on trouve ^
affez fouvent des rognons de minérai de plomb , que Fon traite ge : v im ÿ .
par les procédés ordinaires. On prétend même que le produit de
ce dernier eft le foutien de letabliffement, quoique l’objet principal
ait toujours été celui du vitriol & du foufre.
Cette pyrite eft très-dure, blanche dans fa caffure, mêlée à un
rocher n o ir , d’un quartz cryftallin, & de quelques mamelons de
pyrite ftriée.
Cette mine eft fituée dans un vallon au bas d’une montagne
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